2023-10.md

Mer. 4 oct. 22:52

je viens de lire la dernière missive de margaret killjoy, extrait d'un zine en cours sur des écrits pendant qu'elle vivait dans une cabane dans les bois, off grid, des épiphanies ésotériques
l'autre jour je cherchais sultana zana et son umwelt, èl s'appelle Moss maintenant. Avec l'umwelt j'ai atteri sur la pagé wikipédia de la sémiotique et je me suis arrêtée.
Je m'arrête à pleins d'endroits et cela est frustrant. Je me retiens face à la grandeur vertigineuse du monde ; j'ai des souhaits d'écriture, les notules, les morts, un manifeste contre l'identité.
Je commence à faire du yoga et je me sens disloquée dans mon corps (ou bien est-ce mon corps qui est disloquée à l'extérieur de moi)

10/6/2023 9:27 PM

j'ai mis sur les enceintes Ephemera: Songs from the Zero pour prendre le temps de l i r e l'anthologie des captures en creux ; je viens de prendre les impressions de l'autre jour (ça paraît il y a si longtemps, la lenteur me surprend toujours) pour arranger un nouveau prototype. et les citations de la première page me perçent l'être.

actualités contextuelles: il y a de nouveau de la weed à l'appartement. ce n'était pas spécialement mon souhait mais c'est ainsi. j'ai fumé trois taffes sur un joint de l'ours et j'ai entamé un joint tout à l'heure, juste avant de commencer mes bricolages zinesques. on va voir si j'arrive à ne pas trop fumer.

adresse rassurante: il y a peut-être une chose que je n'avais pas perçue : la transition difficile du psychologue en tant que superviseur à celui d'analyste, c'est-à-dire de: comment réussir à parler de moi sans le travail, il y a une pré-connaissance mais qui était jusque là associée à un statut narcissique positif globalement ; sans ça, et avec la conscientisation de cette perte (le deuil de ce métier remarqué à la fin du mois d'août), je me sens misérable quand je suis en séance et ça commence à être désagréable.

je lis la citation de l'anthologie de l'article sur kr0, miaou

There 's a strong sense in Un Pueblo de Nada that everything is bound together with duct tape, spit, and hope, and that's it's all hanging by a thread. There's an acceptance of, but not surrender to, the idea that at some point the power may go out and not come back on, the rain may destroy the roof, the creditors and banks and landlords may devour you, and all of these machines and places may go quiter forever. And geez, isn't that how it's felt for more years than you could count ?

un jour il me faudra lire Castoriadis Cornelius et faire un jdr bâtir aussi

10/7/2023 2:06 PM

les prévisions (correspondance à lou): je sais pas trop encore pour aujourd'hui, j'aurai sans doute aimé aller tester le vélo le long du canal mais je n'aime pas sortir le samedi, y'a trop de monde partout
(en plus j'habite en plein centre donc pas possible d'éviter tous les gens qui font les magasins)
je n'ai pas bcp dormi, levé tôt, j'ai eu un focus création finition d'une sorte de zine (qui avait commencé hier soir) du coup j'étais fatiguée dès 11h, je me suis motivée à faire un repas mais après je n'avais plus faim, j'ai tenté une sieste, willow est venu c'était doux, mais j'avais faim du coup je me suis relevée pour me faire un sandwich (j'avais pas envie de manger ce que j'ai prépare, zut)
et là j'hésite à retourner tenter une sieste mais j'ai peur de pas réussir à dormir et que ça rumine, du coup j'écoute de la musique [Frustration - So Cold Streams] en attendant de voir ce qui vient
et demain! normalement je vois une pote pour qu'on travaille sur notre groupe de santé communautaire

at piaille
si je me décide à aller au petit festival de micro-édition arty ce week-end, je n'achèterai des trucs qu'aux artistes qui ont un site internet cool et pas juste une page insta-gram 🎩

La poésie - l'Oie de Cravan

D’abord, répéter une évidence : la poésie n’est pas particulièrement affaire de livre. Elle ne l’est même que rarement, et les livres, y compris ceux de l’Oie, ne sauraient être suffisants ! Toute l’histoire poétique du siècle qui vient de passer nous fait voir que si c’est bien avec les mots que l’on fait le poème, ce n’est pas nécessairement avec leur concours qu’apparaît la poésie.
Sans doute, au départ, la poésie ne serait qu’assemblage d’éléments : le collage est cette belle leçon. Ces éléments peuvent être les instants de la vie, les bribes de la nature, les mots, les images. Ce sont ces éléments qui nous bouleversent lorsque nous les laissons nous bouleverser.
La poésie, c’est notre présence au monde, c’est nous comme pont entre les éléments les plus éloignés les uns des autres (le secret du surréalisme), et c’est notre vie que l’on danse sur ce fil tendu au-dessus du vide. On veut nous faire croire que la vie est vide, qu’elle ne peut chercher que le confort et sa répétition, que notre vie est mort. La vie au contraire ne peut être que révolte, profonde, souriante ; ne peut être que poésie.
Un livre de l’Oie, aimons-nous penser, est une fenêtre différente sur les possibles poétiques ; une fenêtre petite, certes, mais bien présente. Une invitation à jouer avec le monde et avec la phrase. L’ennemi de la poésie, c’est l’institué, l’institution, la mort dans l’âme et dans le mot. La voix du poème reste à chacun·e.

2023-10-08 dans le carnet aux moulins

ça me donne envie d'écrire le travail et la relation analytiques, j'aime bien en parler avec d'autres qui y sont sensibles de la presque même manière (sarra hier soir par exemple) ; c'est une rencontre étrange, un sas.
ce matin chez le psychologue: "- je me réveille - je vous en prie", je raconte l'arrêt de travail (le passage chez le médecin, le renouvellement), les démarches administratives engluées, l'angoisse liée au poste et mon envie quasi irréprésible de démissionner pour en être débarassé ; alors j'évoque la tentative d'élaboration de cette angoisse à travers l'appel à contribution Monstre de la revue Outsider. Le monstre, le fantôme, le sentiment de décalage pendant ma scolarité, le passage au Centre médico psycho pédagogique, la crainte d'être perçue et ses strates inverses ; vers la disparation.
Je ne parle pas qu'une manière de disparaître c'est la folie ; je ne parle pas de mysticisme autobiographique ; je ne parle pas du fait que je n'ai presque rien mangé la veille ; je ne parle pas du corps qui fait du yoga ; des vieux symptômes étranges, de mes amitiées disparates, de grouchy qui est mort, de mon crush à micro-siphon.
Voilà. Je dis beaucoup de choses et ce n'est pas fini.

la crainte d'être reléguée à une solitude non choisie: les filles qui crient au monstre, la folie qui m'interne ; ce mélange sur le poste en psychiatrie. Des rappels de moment où je suis tombée.
Quand je décris la psychologue du CMPP et le dessin de l'arbre: "oui elle vous a laissé tomber".
On parle des autres (ma mère, un camarade du lycée) qui me perçoivent autrement que comment je me vis, ou que ce dont je me souviens - mais est-ce que je me souviens de tout ?
Je raconte Hors d'atteinte, et de l'emprise ; de mes préparations de vacances-voyages dans ma tête: le silence de la nature isolée ou le brouhaha anonyme de Marseille ?

"""repos exalté""", et alors ?

à propos de hors d'atteinte, j'ai décrit comment Erin ne fuit pas une rupture, mais l'après-coup isolée au milieu des proches qui ne voient rien, auxquels elle ne montre rien; elle ne fuit pas l'emprise mais ses conséquences dans le semblant de la vie quotidienne; elle s'extrait pour mieux se fondre en elle-même avec la nature qui la relie encore au monde. Rapiécer son être éparpillé, un mouvement à reprendre lentement, quand on l'oublie.

oui, le travail analytique est un travail d'édition ; dans la recherche et dans l'écriture de soi

à propos de la ville, Marseille où je pourrai être anonyme, il y a celle où j'habite, et des fenêtres que je ferme en continu pour ne plus entendre les voix qui passent, le psychologue a parlé de la Rumeur

10/14/2023 12:09 PM

j'ouvre le carnet ex-libris, je ne me souviens plus de sa fin - début avril 2023, c'est noté entre les lignes le décès de christian.
mes carnets tournoient autour de ce souhait d'exposition / démonstration ; comment tout agencer ; j'édite les notules rassemblées dans le même document mais c'est lent et je ne suis pas sûre de moi ; j'ai l'impression qu'il faudrait que je m'y plonge intensément, coupée du monde, pendant plusieurs jours

10/15/2023 7:35 PM

tiens donc, j'avais commencé à retranscrire une partie du vieux carnet noir croco

10/16/2023 10:32 PM

Je développe une méthodologie qui se revendique d’un certain bricolage nécessaire à une démarche anthropologique tournée vers l’ordinaire.
- Léa Laval

Un chemin de lectures, découvertes et retrouvailles depuis quelques heures, en pagaille d'émerveillement
(j'écoute l'ost de station eleven)

10/21/2023 11:49 PM

je suis exténuée après un hyper-focus fabrication d'un prototype zinesque (avec des trombones). ce mois d'octobre est long dirait-on ; je passe du temps à scanner, boire une gorgée de café, imprimer, prendre une taf de joint, tourner la page, scanner, etc. je zieute rapidement les résultats du scanner avant d'enregistrer, carnet après carnet ; je range les pdf dans le dossier Projet/En-cours/the-big-one/
j'ordonne les impressions des cinq (5) carnets différents par ordre chronologique, de 2022-01 à 2023-10. je bricole à partir de 2023-01 L'institution renversée et j'intégre en coupant rafistolant avec un trombone, pliant redécoupant tous ces écrits disparates qui parlent tous de la même chose (quoi ?). Dans un tiroir du module, il y avait un 2023-01.md imprimé, j'ai ajouté les notules de janvier - est-ce que j'ajouterai les autres ? est-ce que je me souviens comment j'avais réussi cette impression en colonne comme il faut ?
c'est la découverte de lou dimay qui a ponctué cet élan créatif, suggéré par alexia. ce qu'elle raconte de l'écriture dans les interstices, de rassemblage

Dim. 22 octobre 11:30

des entrées directement dans le html depuis le 8 octobre
je fais une pause d'écriture dans mes carnets, car je suis en train de les agencer.
est-ce que je poursuis aujourd'hui, avec quelques pauses lecture (je pensais reprendre la thèse d'eleni alevanti dans la piaule). demain j'irai voir si La semaine perpétuelle est arrivée à la librairie.
comment ce que je suis en train de fabriquer va influencer mes prochaines prises de note ? le processus en chantier transforme ses outils. Les outils, cela fait aussi parti de l'umwelt.

17:31 j'ai cuisiné une bonne tarte à la tomate - moutarde - persillade - chèvre et j'en ai mangé un bon quart alors que le jus tiède de cuisson dégoulinait de la pâte pas tout à fait bien cuite, miam. j'ai fait aussi des croque avoines beurre de cacahuète banane raisin sec chocolat fondu coco, ça refroidit, j'en ai pris un petit bout puis un deuxième, miam
j'ai scanné le 2023-test2.pdf, ok verra.
pour aller faire des petites courses j'ai mis le pantalon marron et la chemise vert foncé à carreaux, des vêtements transmis par le père de q. que j'ai chapardé dans l'armoire.
c'est l'heure de la sieste

Lundi 23 oct 15:09

je lis la revue mille cosmos, un dossier sur "la mort est-elle écologique ?", j'ai envie de recopier un ou deux paragraphes, plus tard.
c'est l'heure de la sieste

Mardi 24 oct 16:01

petit yoga, petit marché, bon déjeuner et des lectures.
une tentative d'honorer la "balade à vélo" inscrite dans l'agenda mais le pneu est dégonflé et j'ai mis déjà beaucoup d'énergie à la première impulsion d'y aller, on verra si je suis toujours maudite, plus tard.
ce serait l'heure de la sieste
il manque plus d'éclaircies qui impulsent
en allant au marché sous la pluie je me demandais pourquoi je fabrique l'agencement de mes notules, je me demandais pourquoi je veux les faire lire, pourquoi je veux être lue et je me sentais idiote de vouloir poursuivre cet ouvrage.
avec le retour d'un pneu dégonflé et cette histoire de malédiction j'ai pensé à christian et son vélo avec qui il avait roulé jusqu'au Maroc ou la Tunisie, avec son seul bras valide ; il était triste qu'on lui ait volé et aussi il disait être maudit car tous ses potes mourraient.
je poursuis la lecture de mille cosmos autour de la mort. sur ma chaise de chevet se retrouvent empilés *pour une esthétique de la mort*, *le livre de la pauvreté et de la mort* et j'ai recouvert ceci par *l'art de la joie* il y a quelques jours (je n'en lis aucune des trois, ce lit là ne sert pas à la lecture on dirait)

Ven. 27 oct. 16:20

l'heure de la sieste mais les pensées tournent après une séance chez le psychologue et je n'ai plus envie de scroller à l'hypnose
il a de nouveau dit : « vous dîtes beaucoup de choses » et il a ajouté « je ne sais pas si vous vous en rendez compte ».
j'ai répondu : « chépa, j'sais pas ce que je dis »
là je pense à cette place d'exception, et au fait que je n'ai rien demandé
je n'ai jamais rien demandé
voilà, le signifiant
et avant, à propos de vouloir sauver les autres, non je veux me sauver ; le salut c'est aussi la fuite ou le trépas.

Samedi le 28 à 16:34

je suis allée au rassemblement pour la palestine libre tout à l'heure, je pensais que c'était juste à côté de l'appartement mais c'était square de la bourse, alors j'ai traversé le petit morceau de ville ; il y avait du monde, j'avais sans doute un peu trop fumé, j'ai salué des personnes que je connaissais mais je n'avais pas du tout envie d'interagir avec des gens, j'espère que mon silence défoncé d'hermite n'est pas impoli ou inquiétant.
je portais mes bensimons trouées, il fait froid et le dos se fait sentir ces jours-ci, je n'ai pas suivi la marche et sur un banc il y avait admir et jacques, on a papoté un peu, c'était sympathique, ils ont répété que ça faisait plaisir de me voir, j'ai répondu de même, et tout était sincère ;
jacques était infect avec christian. ça me rappelle un des textes de *zine de la zone*, être attendrie par des voyous.

c'était étrange ce moment militant-rue-zone, un condensé de mon vécu du printemps

21:05 plutôt que d'aller dormir, je poursuis La semaine perpétuelle de Laura Vazquez, le premier chapitre m'avait fort étonné, le début du second m'entraîne également : voilà longtemps que je n'avais pas lu quelque chose d'ainsi
une pensée répétée depuis peu : les livres d'antonio lobo antunes quand j'étais jeune. le psychologue a dit que ce serait pas mal qu'on discute de mes origines, d'où je viens, qui sont mes parents. je fais des séances dans ma tête avec des manières de m'autobiographier.

10/30/2023 8:27 PM

je commence à regarder On en écrit, on en parle - (et c'est le bazar) d'un grain de lettres (merci ntch) et dans la description de la vidéo il y a un lien vers des ateliers écriture par laura vazquez, oh.

je me crée un compte insta-gram pour esquisser un portfolio artistique. je suis intermittente.

j'ai mis à jour les fragments ! c'est mieux pour un portfolio qu'instagram voyons. j'ai envie de recopié ce poème griffoné sur une feuille sans date (je dirai 2017):
en face d'une falaise
sur le bord
toisée par le soleil
les grésillements de la radio me font oublier le temps
éviter les pensées;
la chute ou non
le vent tremble
j'aimerai être enveloppée par une tempête
(les solitudes naturelles)

"They are happiest but those who enjoy freely a vast horizon
Your soul is free to follow the flow of the ocean's tide"
spectatrice passante fantomatique
do i belong here