J’ai un nouvel outil, il met des majuscules en début de phrase, c’est un nouvel outil au sein d’un nouvel outil, une nouvelle interface
Une nouvelle interface entre moi et l’écriture
Un MacBook Air qui se met des majuscules à lui-tout seul dans Pages.
Je suis à côté du papasan occupé par Willow, sur le Fatboy bleu foncé, le Mac posé sur le table basse où trône encore le puzzle au fond jaune.
Quentin regarde les RLCS devant moi.
Je n’ai pas retrouvé le mot de passe pour Firefox, je suis sans onglets enregistrés, sans connexions à des comptes en ligne ; je ne peux pas transférer le contenu du disque dur car l’USB ne correspond pas. Il y a un dossier « valise » vide sur le bureau.
C’est bien ainsi. C’est un nouvel outil de travail neuf et léger.
J’étais préoccupée et et triste de ne pas retrouver l’énergie, l’élan de retourner au livre ; depuis la micro résidence d’écriture chez Françoise qui n’a pas eu lieu, les imprévus déstabilisent rapidement mes humeurs.
Ce matin je suis allée chez le psychologue,
quelques larmes face à la banalité du mal
Cet après-midi, je suis allée animer de l’analyse de la pratique,
les professionnelles rigolent s’amusent ou se moquent
pas toutes mais presque
le hors-norme les dépassent, elles s’en défendent, elles érigent en psychopathie facilement pour se dégager d’une possible singularité commune
chaque geste devient suspect
Hier je suis allée travailler à l’école de travail social,
jury d'un oral
sur un dossier à propos d'"élèves aux comportements hautement perturbateurs" (terme de l'Agence régionale de santé)
hier j’ai décidé de ne pas poursuivre les interventions à l’école de travail social
((cette décision du 10 septembre 2024 n'a pas été honorée, j'ai changé d'avis et j'ai accepté le 19 septembre la proposition pour co-guider l'atelier de recherche des 2e années - notamment suite à des pensées autour d'une économie sociale et solidaire concrète, communautaire ; j'ai toujours préféré travailler si mes sous servaient à d'autres (pour Quentin par exemple, alors élargissons)))
Ce matin, le psychologue m’a donné rendez-vous la semaine prochaine,
la séance était dense
on a terminé à propos de l’éducation nationale, de l’école
alors je pense à ouvrir la prochaine séance sur le brouillon pour outsider numéro 2 sur les monstres.
((la séance a été ouverte par un long silence, je n'ai rien lu))
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je décale les onglets ouverts dans le téléphone sur l’ordi, un par un
comment je les enregistre ?
je les inscris ici
hotelpasteur.fr le site est joli mais fouilli, le fond en ciel coloré est superbe ; ça donne envie d’explorer, de creuser le projet.
Mes dernières méandres sur le philosophy wikipedia m’a laissé à la page de l’Ego death, je la dépose ici comme mémorial non lu entièrement Ego_death
un article de Zoë Dubus sur Anaïs Nin et le vocabulaire des expériences psychédéliques
j’avais lu une BD sur Anaïs Nin chez Sarah à Vienne, et je croise régulièrement son nom ; un des chemins à prendre un jour ou une nuit
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Mercredi 11 septembre après-midi dans le vague du ciel gris 15:27
j’ai tout de même réussi à aller à weldom pour acheter des tuteurs et autres petites choses pour m’occuper un peu des plantes de l’appartement
depuis hier je regarde ricochets-ninja et je liste les modifications à faire, retirer les carnets par exemple, pour ne plus craindre l’ouverture permanente
une note en .txt de 2019 sur la zone
[...] je rencontre cette ambivalence avec mon travail, c'est si peu de choses à l'échelle planétaire que d'essuyer les larmes des pauvres, des drogué-es, des malfrats ou des voyous, des gens de la rue ; ça ne permet pas de renverser le capitalisme et ensuite je suis épuisée pour être réellement militante, je suis épuisée et je me prélasse dans mon petit confort aisé, les jeux vidéo m'absorbent et le temps s'échappe.
et pourtant, quand je m'asseois par terre
quand j'entends des histoires,
qu'on regrette notre départ,
quand on me propose un joint que je refuse à contre coeur,
et pourtant, quand je m'asseois par terre et que je prends le temps d'écouter ceux qui n'osent plus rien demander, j'ai l'impression de porter quelque chose d’important.
ça fait écho à la citation des Existences moindres que j’ai recopié dans le leuchtturm orange
sentir l’importance de ce dont on a été témoin
j’ai préparé un gâteau étrange
j’ai mis à tremper des haricots goût noisette (blancs tachetés de rouge)
j’attends le départ pour paris, le week-end à la fête de l’humanité (quelle humanité), j’appréhende les rencontres, le bruit, le sentiment d’être mal à l’aise, la douleur dans le dos, le bruit, j’appréhende le fait qu’on me regarde bizarre
il faudrait que je retourne au livre, à sa rêverie pour m’y relier de nouveau
dans l’architecture de ricochets-ninja il y a des thématiques qui rejoignent celles inscrites dans le carnet avec la carte heuristique
j’ai peur de me lancer et d’être de nouveau interrompue
c’est cela qui créé des fragments, mes effondrements
entre le dehors et le dedans
il y a le livre de l’autobiographie raisonnée, non
il y a le livre sur la recomposition de l’éparpillée
il y a le livre flou qui n’est pas un livre, un document qui contient des livres qui pourraient s’écrire
est-ce que les écrivaines sont une espèce à part
parfois on dirait quand on en lit certains (comme dans Lambeaux de Charles Juliet terminé tout à l’heure)
il y a le livre sur l’adresse rassurante, celui qui a le plus de matière qui traîne depuis longtemps dans les pensées et les paroles et les notes
je ne dis plus « je prends des notes » je dis « j’écris ».
l’adresse rassurante,
comment construire un livre autour, par où commencer, quelle forme
cela pourrait être un petit livre comme ceux de Marielle Macé
un cheminement fluide qui prend des détours
pas très précis néanmoins référencé (ça il me manque)
du très au concret à du conceptuel spirituel (la prière)
j’enquête sur l’adresse rassurante
retrouver les traces et le contexte où j’en ai déjà parlé, où l’idée est revenue
c’est du travail, est-ce celui dont j’ai envie
je ne sais pas car le vide mange tout en ce moment
il faut tout de même poursuivre quelque part
le bricoracle m’indique de nouveau l’anguille, la discrétion, l’introspection
ça me donne une excuse pour ne pas envoyer de messages à des amies pour prendre des nouvelles, pour ne pas demander à Mohammed comment s’est déroulé la rentrée à l’université tandis que les actualités palestiniennes sont toujours aussi effroyables, le vide c’est la sidération continue, la sidération c’est un mur non réfléchi non réfractaire
j’enquête, la femme détective
j’échoue, la femme allongée
est-ce que le livre s’hache en deux
je lis des recettes à base de haricots borletti, c’est calme
je vais aller goûter le gâteau bizarre (au lait d’amanda chocolat et à la banane)
après j’aurai envie de lire
/
il est 20:24 je suis dans le papasan
j’ai pris le carnet de notes des workshops, le carnet des livres
j’ouvre La composition d’un livre à partir de textes épars, je relis les extraits partagés, L’Ordre du jour de Benoît Casas m’accueille forcément, et les Caisses de Christophe Tarkos me donne envie d’en découvrir d’autres.
le chat capte mon attention, puis la lumière
j’ouvre le Module 2 : le rythme et son mouvement, la récurrence dans le texte
les éléments, les motifs, un fil communique à travers
ce sont des choses simples, comme ça
un écho, une réverbération
malgré l’éloignement
Le moment merveilleux : tout se met en place. C’est extraordinaire, tout se répond, c’est presque magique.
un petit élément qui rythme
une batterie presque éteinte
le fil et la forme
délicat et moins ordonné
des équilibres
depuis des blogs
Tao Lin, aux éditions le diable vauvert, romancier poète essayiste
représentant de l’alt-lit aux us
courant très internet
les symboles de clavier
Thérapie cognitive du comportement
un jeu en rebond
presqu’anodin
dans le carnet, les choses griffonnées aux crayons de couleur ne sont pas lisibles avec la lumière faible de début de soirée sous la pluie
au bic bleu, une page à propos du plan : Quel plan ?
je prends le plan de Commencer tandis que je regarde les modules de Composer, je mélange tout ou tout se mélange le chat dort.
/
il y a encore des passages aux crayons de couleur je n’ai pas envie d’abîmer mes yeux pour déchiffrer
et les deux dernières pages sont ce que j’ai recopié du livre sur les Chats chez Françoise, c’est un peu drôle.
je crois qu’il y a des pistes intriguantes pour poursuivre l’ouvrage, cela me rassure, j’oublie que souvent je travaille bien, sérieusement.
Jeu. 12 sept. 14:53
dans le papasan
je suis allée à Décathlon ce matin, il y a quelques notes dans Nextcloud/Notes/2024-09.md
Nextcloud/Notes/2024-09.md
le jeudi matin, 9:24 je viens de louper le bus le prochain arrive dans 15 minutes l'arrêt provisoire était bien caché place Franklin
j'écris partout et nulle part et tout s'oublie
j'aimerai faire une note vocale mais il y a un camion bruyant qui ramasse des ordures
en attendant le bus les arbres leurs branches leurs feuilles vertes attirent mon attention, c'est joli avec le ciel bleu derrière.
au retour je suis allée au supermarché j’ai pris une petite bouteille de vin blanc, du pain et un tube de concentré de tomates
j’ai cuisiné un tuscan stew avec les haricots borletti, une recette conseillée par chiara, c’était très bon et j’ai pris plaisir à tout préparer.
un peu de ménage en parallèle pour accueillir sknot tout à l’heure
les notifications sont silencieuses
ma mère a essayé de me joindre hier, je l’ai rappelé dans la rue, elle a regardé une ou deux conférences de vinciane despret, elle aime bien
il fait jour et le carnet du livre était sur l’ordinateur, je peux reprendre son recopiage numérique, peut-être tester un logiciel de mind-map mmmh.
j’attends de recevoir un adaptateur pour brancher le disque dur et récupérer des choses et poursuivre encore autrement.
c’est la rentrée, c’est l’heure des nouveaux outils
à quoi va ressembler mon agenda pour 2025
je n’arrive pas à faire assez des flèches avec SimpleMind, ça ne va pas, et puis les choses s’enchevêtrent
Dans la thématique Récolter tout peut entrer, les traces, les rencontres, être témoin.
Il faudrait que je découpe les mots, et que je joue à les combiner, les lier, que je trouve comment les narrer au plus proche
Est-ce que les récoltes c’est la même chose que récolter ?
L’action de récolter, le résultat de la récolte, les prémisses avant, où a-t-elle lieu, qu’est-ce qui permet la récolte, qu’est-ce qu’elle ouvre
Dans les récoltes, il reste des traces, ce sont des indices pour l’enquête énigme de l’adresse rassurante / à rassurer. La temporalité est toujours inachevée. Quelles intrigues pour le rien, le refus ? Les fantômes et l’irruption du sujet umwelt. Depuis où, contre quoi ou pour quoi, les affects de colère, de révolte qui militent et demandent l’organisation collective.
<…>
lundi dans la nuit de dimanche 00:56
allongée dans le lit le ventre tiraille
je regarde la finale des rlcs
j’écris beaucoup dans ma tête depuis que je suis rentrée
je suis allée à la fête de l’humanité
laquelle
je peux préparer une planification d’écritures la semaine à venir pour en causer, décanter déplier
prévoir dans l’agenda l’atelier du samedi matin moth-moss-moose
et la microsieste le vendredi après-midi
à la moitié du mois, fouiller les enregistrements des réseaux
à la fin, fouiller les enregistrements écrits/paroles
ou pas
mon enquête est allongée
le livre réclame de la nourriture
le livre hésite,
le chat aussi avant de s’installer, il tâtonne
le chat hésite
le livre hésite
il s’enroule sous la couette en demandant de l’attention
des rêves
après parfois il appose sa patte contre ma peau
il prend contact doucement
après souvent il s’enfuit d’un sursaut
une interruption
je me perds
dans la temporalité discontinue du quotidien
je ne sais pas où je suis
à quel moment
j’ai oublié
par où reprendre poursuivre
la densité de chaque élément
a une ampleur inconcevable et là
j’éparpille les notes les traces
un .mp3 sur github de 2021 pour un zine abandonné
les formes se confondent dans les carnets
les fragments sont la contrainte instable et là
j’accède seulement à la fatigue qui flotte
le chat aussi disparaît parfois toute une journée
je ne lis plus rien
une opacité demeure entre mes yeux et les terminaisons nerveuses associées derrière et les mots d’un livre d’un article, rien ne vibre, ça ne circule pas tout plat
les assistantes sociales de l’hôpital mardi matin évoquant des patients disent « troubles cognitifs » à plusieurs reprises, je ne questionne pas ce qu’elles entendent derrière dedans
je n’arrive pas
à correspondre
les messages ne s’envoient pas
répondre signifie recevoir
et répondre encore
et répondre
je n’arrive pas à correspondre
à cette image attendue
à cette attente déplacée
à cette assignation essentielle
etc
le cerveau est plat comme la planète étendue
tout est allongé
tout dort
allongé pour éprouver le sol
je m’enfonce allongée loin de la douleur
ici, il n’y a pas
de recherche
il n’y a pas
la possibilité d’une enquête
ici ça résonne on me dit de faire le vide mais c’est le vide qui me fait
il n’y a pas une position confortable
il faudrait couper le bras
ou l’oreille
ou la jambe
quelque chose pour être confortable et là
c’est un début de vendredi après-midi avec du soleil
ce matin je suis allée chez le psy,
j’étais loin
des blancs sans rien qui vient
avant le déroulé de la mère,
quelle relation possible avec cette femme qui est ma mère
cette femme dont je suis la fille
sur le chemin au ciel bleu vers un banc herboisé
un peu de verdure pour accompagner
la suite
l’adresse rassurante et l’adresse à rassurer
aussi, il me faut encore réduire mon champ d’existence
m’épargner
Atelier le grotesque
une dame rousse qui ne fait pas son âge autour de quatre-vingt ans
a perdu jeune son fils jeune
les mères endeuillées n’ont pas de nom
elle est sur mon chemin, je suis sur son chemin
les fantômes sont sur nos chemins
nous allons à la grande veillée ensemble
son fils est mort dans l’eau noyé
accident de plongée en apnée
elle m’a prêté le livre qu’elle a écrit
elle va voir les gens, elle leur parle
elle leur dit
mon fils est mort
on s’accompagne
mon silence grand ouvert
encore où
elle vit entre trois villes,
parfois on s’adresse des messages
samedi elle m’envoie le lien d’un festival autour de la mort
tandis que
je discute ailleurs avec un universitaire
sur un chemin commun militant dans le funéraire
j’apprends qu’il a écrit un livre sur l’apnée
quelque chose se raffermit
de quoi sera fait le week-end ?
l’épée, la justice, l’exigence
je vais continuer le bookmakers avec laura vazquez, regarder la partie 2 du weird games manifesto,
je ne vais pas reprendre des travaux car la semaine prochaine est quasi pleine, ne pas prendre de l’élan pour rien; peut-être planifier le mois suivant serait une piste
je prépare un cours sur la rencontre
je fouille dans les archives de google-drive
je relis des vieilles choses avec amusement
le Projet de Mémoire m’arrête
je suis allée en Stage dans une petite association
Enfance & Cancer
je prenais des notes des paroles des enfants endeuillés
lors d’un groupe
j’ai écrit mon mémoire sur autre chose finalement
la retranscription des paroles d’un enfant dont le frère est mort
et dedans avec mes notes il y a une citation
> J’écris à partir de quelque chose en moi de grammaticalement inapaisable.
Dominique Dussidour, Petits récits d’écrire et de penser (2011)
//
c’est étrange, presqu’irréel, le doute des perceptions
j’entends le psychologue demander
« est-ce que vous vous éparpillez ? »
et j’entends ma mère poser la même question
c’est ridicule ici
est-ce que je m’éparpille ?
comment faire autrement ? je regarde les carnets, les fichiers, je suis perdue je ne me retrouve pas comment planifier, rassembler, toujours et jamais ou presque
je dois décider où est-ce que j’écris.
où
une bonne fois pour toute
où savoir là où je suis tombée
Ce document texte sur Pages sur le MacOSX arrive à sa fin car il est cloisonné dans son format non transportable, j’ai mal à la tête de penser à quelles versions des fichiers dans la valise est la dernière en date, ça suffit.
Ce document texte, c’est le lien de la rentrée pour qu’il n’y ait pas un énorme trou entre l’été et plus tard. C’est bien, c’est l’équinoxe, l’automne est arrivé.