- topographie



précédemment ; voir aussi certaines archives (comme celle du 5 novembre 2024)

21/04/25 : mise à jour en cours










un crayon teste un carnet
les deux nouveaux
pour les rêves ?

dans le carnet je note
un rêve
dans le rêve j’écris
dans le carnet hier mes rêves
dans le rêve une femme propose des énigmes pour
maintenir le temps ;
une shéhérazade ingénieure
les énigmes sont des histoires
mystérieuses
dans le rêve
des allumettes
les remplacent ­

je note
est-ce vraiment un carnet pour les rêves ? avant leur mise en mots
les rêves s’évaporent
régulièrement dans
le silence
dans les carnets dans les rêves
des lieux inexistants existent,
ils ancrent la mémoire
du rêve du carnet
comme
un campus d’université

la topologie onirique

le rêve se poursuit
faut-il casser des murs ?
agrandir encore l’immense
vers sa barrière

p. 39


ouvrir
la famille donne un avis
le rêve s’oublie
dans sa grandeur

un autre petit rêve
une web publicité artisanale

(les rêves sont retenus -
enfin,
je rêve mais
je prends la peine de
ne pas inscrire
les rêves
s'effilent en perles
d'eau nacrée dans
des jungles assoiffées
de vertiges)

je rêve dans un appartement avec
une presqu'camarade féministe (pour un colloque peut-être). elle
est en colère contre un homme

p. 38


p. 37


p. 36


et je suis chagrinée
à côté recroquevillée
dans un coin perdue avec
des larmes au-delà du sens et
des paroles qui ne m’appartiennent pas

je rêve pas loin
je fais une demande et on me gronde
je demande dans une messagerie téléphone
c'est inapproprié des coquilles
c'est illégal des grondements
c’est un manque de préventions
pour y pallier des gens qui n’existent pas écrivent des slogans antifascistes qui réveillent tout le monde

p. 35


un nerf se coince dans le dos
le carnet de rêve devient
un carnet de voyage
de la légèreté exlibris
c’est le vendredi 25 juin 2021 en direction de Strasbourg
ou bien
le dimanche 27 juin à 16:26 au retour à Mulhouse

le week-end fut bon malgré
l’épuisement
> des menstrues
> de la douleur du nerf coincé
> des nuits courtes
> > > au milieu des gens

émulser des rencontres

p. 34


je note des définitions alors que
le tgv gigote

en Chimie, l’émulsion est un milieu hétérogène constitué par la dispersion, à l’état de particules très fines, d’un liquide dans un autre liquide en phase continue, la phase dispersante

en Photographie, l’émulsion est un mélange sensible à la lumière, composé de sel d'argent à l'état de cristaux microscopique en suspension dans la gélatine, le collodion, qu'on applique en couche très mince sur la plaque ou le film.

en Travaux Public, c’est aussi un mélange de gravillons liés avec du bitume liquide que l'on utilise pour la réalisation de circulation à faible trafic ou pour l'entretien provisoire des routes.

p. 33


je note encore des rêves, il y en a des grands qui s’évaporent au réveil cette nuit avec des maraudés, monsieur P. à une fête il y a une bagarre des baignoires qui ne s’écoulent pas et des êtres vivants qui s’y forment le jeune Lucas qui attend

dans les rêves
les barricades bougent

p. 32




quand l'insomnie prend le pas

p. 31


je ne rêve pas l’insomnie prend le pas, une minuscule tourmente je cherche une présence je questionne son absence je rentre doucement dans l’écriture, le réflexe retenu d’aller dans le refuge de l’oubli du scroll quelqu’un a fait une remarque et presque tout se renverse dans un doute radical habituellement on dirait qu’il y a peu de réflexivité miroir à travers la rue est bruyante elle résonne avec toutes ses trajectoires vécues entre-observées en permanence rarement avec indulgence une aventure l’humanité, le vivant une étrangeté menaçante intriguante (pas comme une ombre qui plane) un haussement d’épaule face à ce qui se tient pour paisible ; comment reconnaître repérer les dérapages désastreux dans les façades de courtoisie sans vigueur. devenir phare des tentatives de connexions, de l’intime pour réparer la solitude partagée awkward je me souviens de la naissance d’une amitié dans une cage d’escalier [why would someone want to spend time with me] est-ce qu’il existe des personnes non-bizarres ? j’écris à propos du travail de Sultana Zana, le sonore et l’umwelt [le parquet qui grince] l’idée ritournelle du métier de psychologue comme autorisation à être louche et à déranger par un savoir supposé un savoir qui dérange, une curiosité car qui introspecte son espèce ? prendre soin, veiller, ne pas surveiller j’écris des pleurs étranges à la lumière jaune une identité et des frontières poreuses une curiosité qui m’entraîne je visualise le boulevard Bérangers à Tours et son très large trottoir au milieu très long avec de grands arbres et de nombreux visages qu’y a-t-il derrière ou dedans je questionne ce qui a abîmé mon dos les bricoles affalées et internet Amortir la chute : Appliquer du baume / un onguentt herbacé comme un nid sur des blessures, des brindilles ramassées, choisies, transportées, déposées dans une architecture curative. La parole dévoile les incongruents sursauts collectifs. e t h e r a l r e a l m et des soupirs* je note je ne sais quoi à propos du silence qui induit en erreur le mouvement de l’eau au vent, lui, est perpétuel. à propos de gratitudes apeurées, je me tais les feuilles des astres dansent j’ai envie de tout raturer en majuscule j’écris je m’occupe je m’occupe du vide le vide de l’écriture m’occupe l’écriture occupe le vide je note Les temporalités subjectives (c’est le titre d’un sujet d’examen en master 2 de Psychologie Clinique que j’ai raté) je note que je préfère les saisons comme marques temporelles je cherche une adresse rassurante je reprends les rêves plusieurs d’affilés sur trois-quatre jours jusqu’à un réveil en pleurs car je ne peux pas porter à bout de bras le destin de quelqu’un, le seul arabe du Sundgau, Mensour un rêve la zone a un nouvel endroit, la structure ressemble à [décrire jeux pour enfants comme sur la couverture de Les amateurs de Brecht Evens] en plus grand une aire de jeux abandonnée sur plusieurs étages abandonnée avant la fin de sa construction at the edge of Crestwood parfois il y a deux gamins il y a Mothi très présent, son regard clair a du pouvoir il y a une rivière-canal au milieu des feuilles d’automnes collées sur la gadoue Samir s’excuse de ne pas il y a une clairière je fume un joint avec des zonards « on n’est plus à ça près » qu’en penserait la figure d’autorité il y a la nuit une armée de flics dans la structure zone-désertée je les esquive facilement la crainte tambourine que s’est-il passé ? est-ce grave ? on dirait un rêve la veille il y a un parcours semé d’embûche des plateformes comme dans un jeu-vidéo j’emprunte le parcours en échange Guillaume me salue c’est un contrat pour qu’il s’en sorte il est le spectateur de mon engagement le rêve ne finit pas, n’a pas de résultat. Tout est poreux s’infiltre en dehors Il n’y a pas de barricades perméables face à la détresse. Je rature et je note en dépit d’un autre stylo un questionnement revient, je le date de deux mil dix-sept quelle est la différence entre le zen et l’affect dépressif la propension à s’oublier pour appartenir partout comment éviter le délitement je trace trois étoiles et puis j’écris à propos de la vieille dame qui pourrait me rendre folle, elle traverse les carnets et les textes, avant sa rencontre il y a eu des hérons le long de l’Ill je raconte l’histoire de la tisane Ricolas et le bouchon jaune la délectation des lampées il faut deviner le sens dans les trous vers les montagnes illuminées par son regard et encore plus loin; c’est une silhouette de la marge savante de l’invisible - un gouffre délicat, s’en extraire attirée aspirée elle insuffle des rêves une personne archive et réclame à mon encontre, je me réveille une personne se mélange de communautés des lieux inconnus, en vacances habillée n’importe comment une keynote informelle a lieu dans un couloir avec une personne que j’admire, elle apprécie mes interventions ; une personne porte du maquillage un masque en paillettes noires j’erre et mes parents m’ordonnent, je vole du café, je cherche la sortie, comment m’échapper une roulotte avec des jeux et des enfants qui s’endorment Tout se mélange. un nouveau rêve une nouvelle fois, il y a Guillaume, la projection éveillée se confond une réunion – déjeuner avec des collègues qui inscrivent des rendez-vous dans mon agenda une après-midi complète de consultations de l’agacement Ce carnet est pour les impatients Ceux de la mécanique du vide. Où l’attente déborde sur l’absence comme une mal-aimée et l’écriture automatique comme trajectoire – un rituel que ne renierait pas les adepts du tarot et ses élucubrations cosmiques tout ça pour tracer un chemin hors des sentiers épineux Faire des découvertes en soi à partir de soi des retrouvailles c’est fragile et il n’y a pas toujours un avant - « Pourquoi vous révoltez-vous contre votre milieu d’origine ? Depuis quand ? Vous ne pouviez pas faire mieux. » Pourquoi révoltez vous Qu’est-ce qui vous révolte Pourquoi vous révoltez-vous Pourquoi contre au milieu vous révoltez-vous contre l’origine au milieu de l’origine Pourquoi je note désoeuvrée il n’y a pas d’itinéraire à vélo à pied en transports en commun je note dans l’attente entourée des bricoles le recoin rétrécit l’espace. je me demande ce qui va se passer le déroulement qui arrive si des traces vont me surprendre dans l’index des gommettes colorées attendent leur statut-rôle-fonction une brochure imprimée au travail, à Clairevoie Forget your own face de Blackdresses je note dans un train sans connexions je lis Drifts de Kate Zambreno une note sur Christian disparaît une coïncidence s’échappe un ventre est gonflé, le foie est malade, une mort est à venir je note dans le train retour j’écoute le rituel Space is only noise, un réconfort pour l’être épuisé il y a ce mélange de joie des rencontres et l’inconsistance - j’aimerai bien que ce soit plus facile. il y a aussi la crainte d’être observée ou non ce n’est pas sûr je me demande d’où vient la fatigue je n’ai aucune idée de rien, spectating je suis entrée dans le train en retard le geste de la mise en musique pour accueillir les larmes le corps et sa nausée au repos de l’alerte sociale quel étrange monstre - j’aimerai moins me désintégrer. toujours dans un train je lis Drifts j’écoute la musique de Kentucky Route Zero une phrase revient un infirmier de St. Brieuc qui dit que je suis trop fragile pour être psychologue un infirmier de l’hôpital psychiatrique me dit que m’annonce déclare il sait l’infirmier sans me connaître que je suis trop fragile pour être psychologue peut-être que je suis l’inverse j’ai voulu volé ses clés pour m’échapper la couleur violette m’indiquait le chemin, comme un arbuste de lilas par la fenêtre fermée je n’ai pas voulu manger dans le réfectoire bruyant il fallait tout protéger le vivant maintenant je suis proche-aidée-aidante je me demande si c’est le moment de coller les traces de 2017 j’écris le texte pour la revue Outsider, à qui le ferais-je lire quelles adresses rassurantes je note une prévention: prendre garde à ce que le goût parfois euphorisant de la fatigue n’embarque pas ses travers illuminés. I feel something forming. à Paris au jardin des plantes quelques rayons de soleil réchauffent les larmes au bord malgré l’économie est-ce que la sieste est légale ici ? dans les méandres je suis rassurée par des autocollantes révolutionnaires et des bouteilles de club-mate par terre il y a un corbeau que j’observe du vent je contiens ma dispersion il y a cinq corbeaux il y a longtemps que dans une gare à Stuttgart dans l’attente d’un prochain train encore la phrase de l’infirmier de St. Brieuc comme à la page précédente ce sont toujours les mêmes histoires avec des boucles et des trous « Un matériau solide est fragile s’il se fracture dès que sa limite d’élasticité est atteinte. La fragilité s’oppose à la ductilité. Il ne faut pas confondre fragile avec peu tenace qui signifie que le matériau résiste peu à la propagation de fissures. Dans l’usage courant et notamment en métallurgie, on parle de matériau fragile quand on a une faible déformation à la rupture une faible ténacité et une faible énergie de rupture. » tu risques d’être brisé·e détériorée mais tu es mou tu absorbe les fissures les fractures je suis assez fragile pour ne pas être psychologue plus loin après un blanc et une pensée raturée la pensée tombe le désespoir se partage comment ce commun est pris en charge quel est ce qui est réel quels liens dans le chaos des choses simples comme ça à Montreuil sous la pluie près des pleurs j’attends l’ouverture des portes de la grande veillée à la parole errante je ne comprends pas l’intranquillité dans les voyages il n’y a plus la recherche d’un refuge il y a une balade à Bruebach avec C quelle est l’origine de la peur de la prudence de la confiance est-ce la vieillesse, j’ai 32 ans dans le train retour il y a cinq heures de train c’est long la grande veillée était petite comme moi il y a des paroles qui se notent qui se déplient vers une adresse rassurante la mort entoure tout j’écoute Birds on wire j’ai parlé d’un fantôme, je n’ai pas parlé de la lenteur et du refus