(page secrète)
Flâneries - la lenteur
contribution pour le numéro 3 de la revue Flâneries - la lenteur
1. Une trouvaille
ici on pourra mettre des photographies et fragments de conversation quand j'ai découvert le numéro deux de la revue dans une librairie par hasard ; ses spirales oranges
Une exploration délicate
Le tatônnement face à un bel ouvrage
2. Un voyage
Le jeu. 13 mars 2025, 08:34, camille-slw a écrit :
Un mail
Bonjour,
Je suis allée le 7 mars à 47° N** à Mu**,
le livre un Carré de poussière d'Olivia Tapiero sortait ce jour
et je m'imaginais alors pouvoir le trouver directement en librairie.
Il n'y était pas car le distributeur prend son temps, m'a dit la libraire.
Alors j'ai cherché autre chose,
Alors j'ai trouvé Flâneries
et son petit papier glissé à l'intérieur
pour contribuer au prochain numéro
et la libraire en papotant m'a offert un badge associé.
Les spirales oranges ont attiré mon regard
Le sous-titre alors que je m'apprêtais à partir en voyage
Le feuilletage et ensuite
au café
les pages de cristal et tous les détails éditoriales
me donnent envie de pleurer
à la terrasse
sous le soleil.
Et la thématique du prochain numéro
Alors que j'attends la publication d'une contribution collective
où je voulais écrire un poème sur ma grand-mère et sa lenteur
le repos de ses douleurs sur les bancs publics
où elle rencontre
la publication est en retard
et j'y ai écrit d'autres choses
car on crée-théorise avec mes amies handies et malades chroniques et fols
la lenteur
le refus
la patience
le silence
comment des êtres allongées voyagent ?
Et je suis retard,
car sur le petit papier glissé c'est indiqué
que le délai est le 2 mars
j'étais déjà en retard en trouvant Flâneries
à la librairie le 7 mars
et je voulais écrire vite un mail
pour demander si
la thématique octroyait un peu d'espace plus loin
pour envoyer quelque chose
puis il y avait
un micro-voyage féministe pour le 8 mars à St**
et ses contre-coups d'énergie organisationnelle
puis il y avait
la préparation d'un voyage à Lyon
où j'ai mis mon vélo dans le train
une grande première
et il y a d'autres trajets à prévoir ces prochains mois
en prenant le temps
du corps fourbu.
Alors je suis arrivée à bon port aujourd'hui
pour écrire et demander :
Est-il trop tard pour la lenteur ?
Des écrits et des photographies à la volée
Un mail avec dossier .zip
et des photographies vue de haut des feuilles volantes, ci-après scannées et retranscrites pour + de lisibilité
3. Une mise en page html-css
Feuilles volantes scannées
Une retranscription des feuilles volantes
feuille volante du 8 mars 2025 à 3:33
au bureau de la piaule atelier fermée pour
laisser la fenêtre grande ouverte, le chat
ne dort pas et empêche mon sommeil.
647ppm 15°C 48% humidité
je suis en compagnie de Pilea
repotée il y a quelques jours ou semaines
je l'arrose en spray jaune
ses feuilles sèches comme ma peau
elle fleurit on dirait
il y a la matriarche et son presque tronc
et ses filles ses soeurs à ses côtés
et un hibou en bois avec elles
ou bien est-ce une chouette.
qui a été découpée à l'hôpital
psychiatrique de Tours
par je ne sais qui ~2010 ?
on me l'a offert ou donné ou je l'ai ramassé
et depuis il est là.
et la terre depuis des années mange son bois
sa base.
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FLÂNERIES #3 la lenteur
2025_03_16 14:23
je suis dans un parc à Lyon entre Part-Dieu, Félix Faure
depuis Montesquieu jusqu'à Villeurbanne.
j'ai mon vélo
mon sac à dos vert
mon sac en toile "le grand renversement"
je suis escargot tortue écureil abeille
et les oiseaux chantent
j'ai des cartes postales à écrire
et ma grand mère à appeler
j'aimerai lui proposer de co-écrire
conversant
marchant
sur la plage au bord de l'océan.
qu'elle me raconte les bancs publics
comme petit remède à ses douleurs chroniques
mais je suis en retard
avant j'étais en avance
toujours en décalage
dans mes flâneries je collectionne les graffitis
les expressions libres et pseudo-anonymes
sur le web aussi et je pense souvent à celui-ci
NO COPS NO JAILS NO FUCKING LINEAR TIME
je flâne en spirales
à vélo en zigzag
jamais tout à fait loin de l'errance
nomade ou vagabonde
les baluchons en sentiments de fin du monde
l'ermite et ses cents pas
une boucle dans la ronde
comment ne pas trop dévier de sa route
je suis en transition
je prends mes marques
puis
je prends mes aises
puis
il faut partir ailleurs, on ne sait pas trop où encore
je flâne sans écrire
pendant ma résidence autoproclamée
chômeuse professionnelle cela n'existe pas
me voilà donc écrivaine
à la bibliothèque publique
où l'on peut choisir son statut-rôle-fonction
en attendant de se choisir un nom.
les oiseaux piaillent dans les arbres aux fleurs roses.
les jeux des bons enfants sont décorés d'animaux
une abeille au sol
un renard
à bascule / ressort.
et un écureil
le stylo et l'écriture manuscrite réveille quelques douleurs.
je suis en retard
car
on m'a prescrit une sieste contre le mal de tête
une combo médicamenteuse en fermant les fenêtres
les rideaux rouges épais puis orangés fins face à la lumière
blanche
dans le quartier que je viens de quitter
j'ai cotoyé deux cafés
j'ai envie d'y retourner
bientôt
pour continuer à le cartographier
mais
j'ai pour projet une autre cartographie
d'une autre ville
Mulhouse.
deux enfants viennent jouer
accepter les interruptions pour faire des pauses.
hâcher et compartimenter le temps et ses horaires
pour réguler son énergie, sa stamina
face à l'émerveillement des flâneries
et ses rechutes de mélancolie.
les pétales virevoltent comme l'attention
portée par le vent.
tout en haut d'un immeuble sur un balcon ou une terrasse en toît
il y a des arbres
proches du ciel bleu nuageux.
je porte deux paires de chaussettes et mes chaussures de maraude
un pantalon d'un beau-père taché de cambouis
un débardeur légué par Sarah, un tshirt jaune avec des ananas
un pull marron doux Comptoir des Contonniers acheté hier à un
vide dressing, un sweat à capuche gris Chaperon rouge orange, un
kway bleuvert clair acheté hier, une polaire épaisse de
marin marron et un foulard aux mêmes teintes offert par
ma mère.
je suis bien équippée même si je ne sais pas encore où je vais.
peut-être va-t-il pleuvoir
la feuille volante se terminer bientôt
il est bientôt 15h, c'est dimanche.
je vais observer le bal des oiseaux en vol
puis me réfugier
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Ville Morte 16:07 dimanche 16 mars 2025
au Filanthrope bistrot de quartier
ici la Ville Morte
c'est Lyon
ailleurs
c'est
mulhous
mulhous
mulhouse
68100
Haut-Rhin
Alsace
Grand Est
je veux
écrire
une
cartographie cimetière de Mulhouse
The Best City in the world un TROU NOIR
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FLÂNERIES #3 la lenteur
2025_03_16 17h17
je suis à la terrasse d'un café frisquet
après un chocolat chaud
avec une tisane jaune : gingembre citron
et un peu de sucre
je garder pour plus tard
les bonbons au caramel
tout à l'heure à l'encre noir
je ne savais pas encore tout à fait
où j'allais dormir ce soir
de nombreuses possibilités
permises par les amitiés
celles qui circulent.
maintenant je connais le nid où j'irai
veiller
déposer
mes baluchons
reposer
mes articulations
ranger
mes déambulations
l'encre rose est fatiguée
elle a trop gribouillé
à la terrasse du café
sur le zine Ville Morte.
l'encre verte prend le relai
avec les tortues en cohorte
elle respire.
elle inspire
le souffle des feuilles
douces et dansantes
les lumières - lampions - lampadaires s'allument
face au ciel gris de nuages
des loupiotes
sous la feuille volante,
un livre
TOUPIE.
TOUPIE
dans un intercalaire en plastique
intitulé au marqueur : Recherche ESS
dedans avec
des papiers d'une école doctorale
à propos de
SAVOIRS à LA MARGE
&
FAIRE COMMUN
c'était l'hiver mi-décembre à Mulhouse
à l'université de Haute-Alsace de la Fonderie
au laboratoire SAGE
Sociétés,
Acteurs,
Gouvernement
en Europe.
au dos des feuilles du programme détaillé
un alphabet arabe
noté aux urgences
à l'hôpital _ dans la rue, on dit que c'est une
dans l'attente la zone boucherie
la veille j'ai rencontré pour la 2e fois Hayat
j'ai fait une sieste en sa présence au café
la première fois
je lui ai demandé
si elle parlait français.
oui, et elle parle aussi arabe
comme mon amie, sa fille, Sarra
comme Mohammed, à Mulhouse pour l'instant
trois Buma parlent arabe
alors j'apprends.
Bientôt, j'irai quelque part où on parle arabe
j'attends la création d'un passeport
une nouvelle pièce d'identité administrée
pour voyager
flâner
errer
17:37