je lis The Sapling Cage de Margaret Killjoy, ça parle de sorcières nomades qui traversent des forêts

ça titille mon envie d'aller dans la forêt (en écho d'un texte poussiéreux: dans le livre, dans la forêt)
sur les chemins qui s'ouvrent au hasard je gare mon vélo allée des écureuils et je regrette les écureuils nombreux d'un parc de Wien, ici je n'en croise qu'un totem mousseux et ensuite un totem de hibou

une photo d'un totem en bois dans la forêt représentant un écureil une photo d'un totem du même style représentant un hibou

j'erre dans les feuillages et la beauté des couleurs d'automne et je suis attirée par des corneilles très bruyantes, j'observe l'arbre d'où elles s'envolent dérangée par ma présence et je rencontre un hibou, ravie

une photo très zoomée avec un hibou dans un arbre

(j'ai offert à ma grand-mère un morceau du poème Buma lors de ma dernière virée avant la fin du chômage)

en rentrant je cherche des informations sur les relations entre les corneilles et les hibous et le moteur de recherche me propose une fable un peu nulle de Théodore Lorin

Le Hibou et la Corneille

L'oiseau de l'austère déesse
Qui préside à l'étude, aux arts, à la sagesse,
Ou, pour parler sans figure, un hibou
Philosophait tristement dans son trou.
Misanthrope par caractère,
Le volatil atrabilaire
Mettait dans la bàlance avec sévérité
De notre pauvre humanité
Le sot orgueil, la profonde misère.
L'étourdissant de son aigre caquet,
Une corneille, à langue bien pendue,
Pour le distraire s'évertue.
« Je veux, dit-elle avec un air coquet,
Vous introduire dans le monde.
D'honneur, vous méritez, mon cher, que l'on vous gronde.
Doué de cent talents divers,
Lorsque de la philosophie
Incessamment pour vous les trésors sont ouverts,
Ne devriez-vous pas, illustrant votre vie,
- Par vos doctes leçons éclairer l'univers ?
Je le demande, à quoi sert la science,
Si l'on n'y joint l'éclat de l'éloquence ?
Mais non; dans votre coin restant sans dire mot,
Aux yeux de tous vous passez pour un sot.
Tandis que nous dormons, courant toute la terre,
Vous allez observant et par monts et par vaux.
Or, dans vos nocturnes travaux
Qu'avez-vous appris? » - « A me taire. »