en ce moment l'écriture devient comme ceci
(extraits)

écrire un livre c’est poursuivre des correspondances,
les élargir ou en entamer ailleurs encore
un message condensé adressé non nommé

*

les archives de la parole
enregistrées dans un dossier de mon ordinateur une arboresence

*

le train
des images
une sieste
des villes
un café
des sensations
vider son sac
des livres
c’est infini
des archives
un carnet
des fantômes
en lien perpétuel

*

il y a le vide et l’image
et un lien entre les deux qu’on jette

*

c’est dimanche et il pleut
il est 8:37 mon corps est fourbu
je lis que j’écris
que mon corps est fourbu
puis
mon corps est fourbu
j’aurai pu rester dormir mais je suis le chat
peut-être qu’il dort lui maintenant
il ne boit pas de café
je regarde la tasse vide sur le bureau
après,
je vais dans la cuisine, je fais chauffer de l’eau, j’hésite entre un deuxième café ou une ricoré au lait mais il n’y a plus de lait d’avoine, je vais dans la salle de bain et je me coiffe un peu, un élastique pour un micro-chignon élevé et le reste des cheveux libres sur les épaules, je retire mes lunettes et je m’asperge un peu d’eau sur la figure, c’est agréable, je prends de l’eau du robinet dans le creux de mes mains et je porte mes mains jusqu’à mon visage, après je masse le visage que je regarde dans le miroir, je remets de l’eau dans le creux de mes mains et je masse le haut des épaules, je tente de détendre ce corps fourbu, je me laisse guider par les muscles, vers la sensation recherchée, je fais quelques exercices d’étirement, de yoga, c’est agréable, puis je retourne à la cuisine et me sert du café, retourne au bureau et j’écris.
j’écris à partir des archives de la parole
entamées déjà quand j’avais 26 ans