« Tu sais réparer des vélos, elle bidouille l’informatique, vous faites pousser des légumes qu’on échangera contre de la lessive en copeaux et moi, j’ai la tête pleine de livres. Longtemps j’ai pu me demander « à quoi ça sert ? » et voilà que dans notre urgence je trouve, non pas une réponse mais cette autre question, qui instantanément sonne plus juste : « qu’est-ce que ça peut ? ».
[...]
Ce livre est intégralement tramé de choses vues, lues, entendues, glanées ici et là, chez d’autres, ailleurs. La pratique de la citation constitue ici une forme de collecte qui vise à mettre en rapport et en circulation, c’est une invitation à se mettre en résonance.»
dans L'horizon est ici de Myriam Suchet
peut-être si je n'arrive pas trop à lire c'est qu'il faut d'abord écrire
hier matin j'ai fait une conférence (performance ?) à propos de recherche création indisciplinée et profane et communautaire, c'était bien. j'avais préparé avec soin la présentation, avec des diapos en html-css inachevée et des extraits de mes écrits poétiques. ça parle de récoltes et des Undercommons. je ne pense pas que je metterai en ligne les diapos toute seules car elles doivent être accompagnées d'une présence, alors j'imagine sous quelle forme poursuivre.
il y a eu de très beaux retours, comme le mot vaporeux, le sentiment d'avoir assister à une expérience, et que ça puisse réparer quelque chose lointain
il y a aussi eu des retours sur la densité de la matière que j'apporte que je propose qui peut intimider, en écho la phrase de mon psy "vous dîtes beaucoup de choses" - et je pense à ce qui m'inspire, aux formats des conférences d'everest pipkin qui sont des poèmes ou à celles d'olivia tapiero aussi, et je repense à son éthique de l'opacité : la densité comme éthique de l'opacité.
je m'octroie le plaisir de me sentir au bon endroit, cela repose.
je commence Correspondances de Tim Ingold, j'apprends que le mot compliqué vient de plier ensemble. il y a beaucoup de plis dans mon travail.