dans mon sac à dos en ce moment:
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le leuchtturm orange 2024
Savoir les marges
un carnet spiral
Le livre du long et du large
les stylos staedtler pigment liner 0.3 (violet, bleu, vert, orange, rouge, marron) et les crayons de couleurs Winstor & Newton (azure, grass, red, orange, yellow, plum, burnt sierra, black, true blue, soft peach, lush green) et les stabilo boss original (orange, rose, bleu, vert, rose plus foncé, violet, jaunex2)
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j'écoute l'album de Nick Cave, l'ost de l'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford. c'est le mood d'une fin d'été pas tout à fait encore la fin des longues vacances avant la rentrée mais on ne veut pas rentrer on veut continuer à aller

sur le trajet à vélo que j'ai emprunté régulièrement ces derniers jours deux choses ont attiré mon attention : un tournoi de pétanque au palais des sports et un chantier de construction pour un bassin d'orage.

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je lis Retour sur les communs négatifs, l'article introductif du dossier sur les communs négatifs dans la revue Multitudes. je prends des notes dans le cahier leuchtturm, lentement, c'est dense et la lecture fatigue, celle entre les lignes qui s'échappe notamment car ça parle de déchet et mes échos à cet endroit sont multiples et nombreux.

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je découvre le travail de Tiger Dingsun et c'est super.
j'aime bien dans la liste de ses travaux, kaloyan kolev met des choses fabriquées enfant, adolescent.

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jeudi 22

Une photographie d'un rebord de petit cabanon en bois, il y a dessus une tasse, une tarte au citron meringué entamé avec le carton déchiré autour, un briquet, un tas avec deux carnets et un livre, une trousse Une photographie du livre Eloge du risque de Dufourmantelle ouvert au début du chapire Morts vivants page 91:
Morts vivants
<< La mort et la vie s'entre-déchirent comme
le silence et la foudre. >>
Georges BATAILLE, Les Mangeurs d'étoiles.
Nous ne voulons plus mourir. D'évidente, partout présente, la mort est devenue scandaleuse. Un pied de nez insupportable à nos efforts de guérison, de jeunesse éternelle, d'instantanéité des mondes virtuels et fantasmés. La mort est cette chose qui devrait ne plus nous encombrer, qu'on cache et qu'on évite. Les morts aujourd'hui se consomment en fumées industrielles, sans cérémonie ni rituel ou si pauvrement menés qu'on se demande à quoi ça rime. Les cimetières auront bientôt disparu, trop de place inutile. L'économie de la mort est dans lesdites «assurances vie » et l'organisation mortuaire : laissez faire les professionnels, on vous accordera un deuil raisonnable, trois quatre mois pour un parent direct, plus c'est indécent, moins c'est choquant.
Alors risquer de ne pas mourir, en quoi est-ce un risque et non pas le fantasme le plus couru de la société occidentale? Parce que morts, nous le sommes si souvent... Morts d'une petite mort bien tranquille, évidente, charmante même, une mort avec jardin et paysage, divertissements et plaisirs divers, rien de plus facile, tout vous sera accordé pourvu que vous y consentiez ; oh! on ne vous demande que votre âme, mais non, point de pacte faustien. Le diable a quitté les lieux, ça ne l'intéresse plus. Car ce qui vous tourmente, c'est la vie, rendez-vous à l'évidence, et accordez-vous enfin la paix, signez là, il n'y a plus d'enfer, nous nous chargeons du reste. Enfants, vie sous stress, sexe et amour, confiez tout cela, délestez-vous, désertez un peu votre poste, laissez-vous donc aller, la mort de votre vivant n'est pas une mauvaise affaire, vous allez voir...
Prendre le risque de ne pas mourir, ça pourrait ressembler à des Micro Refus Minuscules Presque Indiscernables. Qu'une pilule vienne remplacer la plainte, l'avidité et l'angoisse jusqu'à exténuation de l'illusion et de l'attente - et d'un coup, grâce à cette biologie sophistiquée (antidépresseur, morphine, anxiolytique, haschich, ou autres médications de circonstance), plus d'ennui, de frustration, d'envie, d'isolement; il vous sera accordé ce que la méconnaissance de votre désir vous laissait quand même pressentir. A savoir que non, aucun objet ne viendra à bout de votre faim ou de vos pleurs. Aucun objet ne vous redonnera un corps désirant. Et qu'importe la substance avalée, puisqu'en voici un autre (d'objet, de médicament, d'artefact) et un autre encore... Vous oublierez peu à peu ce que vous attendiez, votre désir se perdra dans la trame d'un monde livré à des ready made opérants et performants... Pourquoi s'obstiner? Il suffit de rendre les armes, d'enchaîner gestes et prétextes, malentendus et excuses, de poursuivre très doucement son chemin sans fureur ni
91 liberté, sans aspérités, ni ombre ni lumièr ; on ne vous demandera presque rien. Le sexe même ne sera plus un problème. Et si la douleur de vivre persiste - car enfin vous serez cliniquement vivants, d'autres somnifères vaincront vos derniers scrupules, vos angoisses persistantes, et ce sera la délivrance, plus d'attachement seulement des liens légers comme des bulles de champagne.
Vous serez ensevelis vivants, dormant dans de tombes légères. Vous giserez là, oui, laissant le monde vous proposer les objets les plus laids, grotesques, changeants, vulgaires, les idéaux adéquats en réponse à vos appétits. Quelle importance ? Déracinés, désinvestis, vous errez sans boussole et sans territoire arrimés à une factice fixité - métier, famille, religion, y compris vos histoires clandestines, mêmes trajets, mêmes heures. Comment désembaumer des corps déjà morts, des esprits formatés, oubliant qu'on peut inventer une vie de désir et de joie ? Le risque est sérieux - chute vertige isolement, rejet voire franche hostilité; personne n'aime qu'on lui rappelle que la liberté est là, tout de suite, à portée. Pas demain, pas ailleurs, c'est ici et maintenant. Nous rappeler que nous sommes nos premiers fossoyeurs... Relire Kierkegaard. Nos migraines nous empêchent de penser qu'un linceul nous enveloppe déjà de notre vivant. Nous entrons dans l'ère de la glaciation douce, d'anesthésie continuelle et légère avec loisirs organisés, pensées dirigées et vies en miettes, plus des objets en pagaille pour nous étourdir, empêcher l'étonnement, le pas de côté, la mise à distance effective dans l'instant Tout cela, le névrosé obsessionnel nous le rappelle chaque jour. Oh! mais c'est le patient parfait, stylé comme un valet de maître qui vous fera // château de Barbe-Bleue et les chambres d'h// qu'il recèle en toute quiétude, d'une voix feutrée et d'un pas assuré. Il viendra à vous, un peu obséquieusement certes, mais sûr de son droit d'être guéri. A peine pointera une marque d'ironie, histoire de sonder à qui il a affaire. Ainsi se fera sans doute l'analyse, toujours à l'heure. Tâchant de s'emparer rationnellement du cadre et de manier le transfert, il vous désignera de loin le chaos qui l'habite, vous obligeant à témoigner de votre impuissance, et de la sienne. Horloge en apparence intacte au mécanisme déréglé, il vous invitera à regarder le temps passer en attendant la mort. La surface est lisse, infracturable et l'intérieur dévasté. Le névrosé obsessionnel a construit quelques refuges, tocs et rituels qu'il veut bien partager avec vous pourvu que vous n'y touchiez pas. Il vous dit qu'il est déjà mort et voudra que vous le sortiez du tombeau sans rien altérer à son existence. Il fera semblant d'être vivant tout le temps. Il sera parfois même excentrique, mais lui seul saura quelle crypte cache son sens de la fête et de l'amitié. Le désintriquer de la mort ne sera pas une tâche facile pour l'analyste que vous serez amené à être. Je dis amené à être, parce qu'il faudra inventer un chemin qui n'est sur aucun guide.
L'histoire est figée, le temps aussi. Il n'y a pas de sursis, c'est maintenant ou jamais, ça ne commence pas demain. Plus les êtres le pressentent, plus ils se mélancolisent là sous nos yeux. Comme si la seule question de l'existence était d'accepter un renoncement sans sacrifice, sans héroïsme ni cause sublime, quel qu'en soit le prix. La névrose obsessionnelle encercle d'un étau de surveillance constante l'élan vital qui menace
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Une capture d'écran téléphone du début de la page wikipédia sur l'anaphore en grammaire : En grammaire, une anaphore (du grec ἀναφορά, reprise, rapport) est un mot ou un syntagme qui, dans un énoncé, assure une reprise sémantique d'un précédent segment appelé antécédent. Sans cet antécédent, l'anaphore perd son sens1. C’est pourquoi elle doit toujours être liée avec un autre élément dans la phrase. Les anaphores permettent des interprétations principalement locales1. On retrouve cependant des preuves d'anaphore ayant un référent plus éloigné dans l'ouvrage de Koster et Reuland (1991)2. On utilise le terme chaîne anaphorique lorsque l’on
Une photographie du livre Les existences moindres ouvert à une page : l'équilibre qui fait tenir ensemble les couleurs et les lignes qui le composent. Les existences acquièrent une arma- ture formelle qui les institue davantage encore qu'elle ne les constitue.
On le voit à travers un exemple tiré de l'œuvre d'Eugène Dupréel, dont la pensée est très proche de Souriau sur ce point. Dupréel analyse la notion de convention dans le champ social pour répondre à la question: comment se constitue un groupe social? Il décrit un premier moment où des individus quelconques forment un groupe en raison d'une inclination commune. C'est un groupe encore assez fragile où les individus ne peuvent pas compter les uns sur les autres avec assurance. Aucune habitude acquise, aucun rituel, aucune règle, seulement la répétition d'une même nouveauté. L'accord reste implicite et peu «< consolidé ». Vient le moment de la convention proprement dit où le groupe devient «< formellement accusé, muni d'une règle explicite [2]». On contracte des habitudes, on crée des rituels, on dicte des règles. Dupréel définit ainsi la convention comme un consolidé ou un système de consolidés. Or ce qui donne à la convention sa solidité, c'est son caractère forme [3]. En un sens, la convention ne crée rien -
2. E. Dupréel, Essais pluralistes, PUF, 1949, p. 257. Aujourd'hui oublié, le philosophe belge Dupréel (1879-1967) est la figure centrale de l'école dite 'de Bruxelles'. Ses travaux les plus importants portent sur la notion de convention, de consolidation et d'intervalle.
3. Dupréel insiste nettement sur ce point puisqu'il s'agit de retrouver 'dans la convention les caractères de ce qui est retenu comme formel. La convention est une forme ou un système de formes, quelque chose de distinct et de relativement indé- pendant du fonds continu d'actes, d'objets et de circonstances sur lequel on la trouve insérée. Une philosophie qui donne à la notion de convention une puissance explicative dans les questions fondamentales est un formalisme' (ibid., p. 14).

jeudi soir après avoir entamé la lecture d'un livre sur les Chats, je suis allée sur la page wikipedia de William James c'était fort distrayant.

James finally earned his MD degree in June 1869 but he never practiced medicine. What he called his "soul-sickness" would only be resolved in 1872, after an extended period of philosophical searching.
The last ancestor to arrive in America was William James's paternal grandfather also named William James. He came to America from Ballyjamesduff, County Cavan, Ireland in 1789 when he was 18 years old. There is suspicion that he fled to America because his family tried to force him into the ministry. After traveling to America with no money left, he found a job at a store as a clerk. After continuously working, he was able to own the store himself. As he traveled west to find more job opportunities, he was involved in various jobs such as the salt industry and the Erie Canal project. After being a significant worker in the Erie Canal project and helping Albany become a major center of trade, he then became the first vice-president of the Albany Savings Bank.
William James (grandfather) went from being a poor Irish immigrant to one of the richest men in New York. After his death, his son Henry James inherited his fortune and lived in Europe and the United States searching for the meaning of life.[citation needed]

le lendemain,
Une photographie verticale, au premier plan sur la moitié un texte imprimé et derrière un cours d'eau. Sur le texte on peut lire :
Je suis 
suivre et être
un workshop de Laura Vazquez sur « commencer et écrire un livre », n’import
il faut maintenant prendre tout ce qui vient et tout absorber
comment n’est-ce pas possible de prendre tout ce qui vient et tout absorber, 
monde
tout à l’heure j’ai accompagné le chat dans la chasse d’une mouche
alors c’est flou, quelle différence effectuer pour écrire un livre et ce que je
le plan est une spirale en reflet qui descend vers le passé pour revenir vers le présent
il n’y a pas de futur
nos futures
pleine page et paysage

je peux démarrer par la notice autobiographique 
je suis née en mai 1991, c’était un mercredi


le 19

j'ai écouté un talk de Jackie Wang "Oceanic feeling and communist affect et je reprends des notes dans le leuchtturm orangé