mis à jour le 20-12-25 à 1:17 PM
ce mois-ci s'ouvre
dans l'atelier réparé
ranger les archives de l'année
planifier les prochains trajets
un peu chaque jour
01-14
from death month to dead month
my body is a machine..
qui l'eût cru,
j'ai un numéro de SIRET et
j'ai candidaté à une vraie résidence d'écriture
(il n'y avait pas besoin d'y joindre un CV)
un peu chaque jour
- lister:
- les correspondances
- les oeuvres
- les idées
- trier:
- ce qu'on garde
- ce qu'on jette
- ce qu'on attend
o
prendre de l'altitude
avec le ciel bleu qui miroite
à chaque promenade minuscule
une retrouvaille sous-commune
des relations inachevées
poursuivies l'air de rien
au hasard ou presque
le numéro de siret s'accompagne
d'une domiciliation, une boîte postale
toujours une même requête :
écrivez-moi
un peu chaque jour
un peu chaque jour planifier
des prévisions, janvier à lyon
des envies, des superstitions
un peu chaque jour archiver
les annotations les observations
ce qui se répète ce qui se retient
025 07 30 ww
dans la forêt tu te réveillesavant il n'y a rien, ou bien un sommeil qui récupère
tu suis le chat qui gratte les portes fermées
dans la forêt les yeux ouverts le vent donne le chemin
un fantôme dort et rêve de toi alors tu existes
c'est un vélo maudit (une offrande), un talisman
à vélo tu roules à travers
c'est ainsi
les décors sont en sable et en traits
sans paroles à peu près
le vent donne le chemin
le chat explore les communs
tout se faufile en sens
de granit
x
des soupirs et des haussements d'épaules
à quoi bon une gestuelle
rien ne tient loin
les traces associatives des débuts
la boucle avec la montagne et son ombre
quand la tête ne tombera plus
une incompréhension hyperlucide
j'ai des tas d'écrits encombrés
des tas de textes inachevés
à ranger décomposer recomposer
cette année consacrée à ces tas
l'écriture se fond dans l'être
je ne sors pas de l'ermite des cent pas
puis j'hésite
le chat hésite l'écriture hésite
les ritournelles entêtantes alors
ne rien faire mais jusqu'où
ça plonge
un peu chaque jour
un peu chaque jour rêver
en compagnie ; planifier et annuler
et si décembre 2026 dans le désert
entre à construire
dépèche doucement
j'attends l'impression d'un calendrier
de nouvelles cases vides où projetter
un drag future self confiant
un des documents au travail
la forme d'une rivière infinie
ou des vallées de travers
un projet en attente
d'une goutte qui tombe là
(extraits ci-dessous)
d'apprentissages de prise de vue
toujours des tas de boîtes
et des tas de papiers
Aujourd'hui, 6/42 pages du document Untitled1, mmmh.
un peu chaque jour
ou presquepas aujourd'hui
la promenade matinale avec les leaf blowers
les voisins domiciliés et un bureau absent
quelques tâches ménagères
c'est déjà annulé
des tas d'archives en avril
la flemme procrastine non
des amies à consoler
l'abstraction du corps
et l'abandon du reste
je ne raconte pas
un peu chaque jour
ou presque
le chat vient
les captifs capturent
je ferme les fenêtres
je poursuis le manuscrit
parfois il est si triste
je m'arrête à quoi bon
que faire lui offrir
des mouchoirs
et comment
faire lire
prévenir
avertir
comment savoir
si ça vaut le coût
de poursuivre encore
tw: extraits dd (dépêche doucement)
Pietrusch un ancien légionnaireun guerrier slave – où a-t-il mis
les pieds dans son passé ?
Pietrusch renonce à
une pièce d’identité
il refuse de parler
la langue
il dévoile
un geste lent
de disparition
il est là
derrière un mur
qui récupère des livres
des œuvres des bricoles
des déchets, un mur qui
sépare qui protège
derrière le corps
de Pietrusch
une cheville enflée
un genou maigre et douloureux
des complaintes, des lamentations et
des soupirs d’incompréhension.
Parfois des choses brûlent,
d’autres s’inscrivent sur
les bâtiments autour.
Pietrusch pirate
une existence moindre,
il dévoile un refus bruyant
et lent, invisible ou presque,
une existence gigantesque
un point de passage
de la Rumeur
il lève les yeux
une fois tous les quatre mois
quand il nécessite une adresse
il a un prénom
elle aussi
le prénom c’est
avant la rencontre
des mains se serrent
sans promesses
son prénom change
selon les langues
c’est un joueur de cartes,
un chanteur, un peintre, un artiste,
un camarade, un romantique,
une escale pour roublards
toujours au même endroit
il se tient là,
à quoi tient-il ?
il lui arrive d’être amoureux
d’exprimer sa flamme
un signal de détresse
le corps maigre boite
des tatouages épais
sur la peau qui grésille
il lui arrive d’être en colère
de dire non
une petite révolte éreintée
il lui arrive de disparaître
il disparaît
il n’est plus là
son mur non plus.
Le magasin ferme.
derrière le grillage.
Des cartons s’amoncellent
les déchets pas à leur place
Il est parti
dit la Rumeur
il est parti
il a pris son sac
et sa béquille
et sa liberté
il a franchi une frontière
ou deux dans l’autre sens
il a remonté ses racines
vers des coins de feuilles
le long d’un cours d’eau
il s’est installé
et il a attendu
il a récupéré
le repos du voyage
avec l’anesthésie
d’une substance
ou deux ou trois
il est parti
paraît-il
il a récupéré
longtemps dans
un autre paysage
le long d’un cours d’eau
il est parti noyé paraît-il
une corde attachée à son pied
et à une bouteille de vodka
ce n’est pas certain
c’est la Rumeur
et tu en es
ce n’est pas certain
mais c’est là
je t’ai connu
j’écris ton nom dans ma parole
je te salue et tu me réponds :
– Tu me connais
je le note j’en garde la trace
tu le notes tu le dis
– Tu me connais
on peut juste se blottir là
dans cette hospitalité errante
on se connaît
on se côtoie
again
le sommeil immenseles fenêtres fermées
la Rumeur en silence
dans les rêves se faufile
impatiente car affamée
elle attend de la monnaie
elle mange à la manche
le dédain sans flamme
elle n'a aucune dignité
dans son refrain
j'ai faim
Pietrusch un jour écrit
un nom sur un carton
Pietrusch Lazcarus
c'est ainsi une pièce d'identité
un justificatif d'existence administrée
Pietrusch déraille il offre le squelette nu
absurde à la vie bien rodée
un bout de carton
avec un prénom
un nom
une date de naissance
quelqu'un éternue en écho
c'est divinatoire : tu existes
tu désencombres
les espaces
tu fais des tas
avec des cartons
des tas de cartons
pour ranger l'espace
pour s'y mouvoir le regard
dégagé dépoussiéré
pour s'y déplacer là
la rue est vide
tu observes
les appartements où l'air est alourdi
peut-etre bientôt des orages
la météo oscille
des talons résonnent
le sol dur chauffé balayé
il y a plusieurs villes dans ce quartier
il y a plusieurs ciels plusieurs chemins
il y a des bruits de machines
par la fenêtre
tu vois le vide
ses ombres
et ses reflets
des oiseaux
tous alignés
à la crête
d'un toit
en tuiles
oranges
il est 13:37
c'est l'heure
de la dénidification
la Rumeur s'impatiente
elle attend que tu répondes
quoi que tu répondes quoi
tu n'as pas entendu la question
elle se la pose en mystèrieuse
une leçon à éprouver
avant de l'exprimer
une sensation à élaborer
avant d'entendre la question
répondre quoi
à qui
ça mijote
dans les vapeurs
dans les épices
dans la radio
un peu chaque jour un tout petit peu face à l'immense ; nous ne ferons pas tout.
un peu chaque jour puis non l'abandon
puis un peu chaque jour la reprise
tout est trop grand tout le temps
tout est étrange souvent
sans détails
j'assiste
15-??
je ne raconte pas
une raison qui m'a donné envie de revoir The Knick c'est l'aspect histoire de la médecine, en écho avec les premiers chapitres de la thèse que je n'ai pas écrite mais que j'ai vécu ces derniers mois ; j'en suis la bibliographe aux petits soins ; j'écris j'efface tout réduire jusqu'où le manuscrit rétréci empiète dès que à quoi bonj'ouvre je tente par exemple des chemins académiques mais ça ravive le vertige et les envies de fracas ; en préférant ne pas déjà en 2024 et maintenant il n'y a plus d'hypotheses et ailleurs des livres s'écrivent sur la recherche-création avec des tas de gens dedans (Dialogues...) et des corps se réparent en retard
j'assiste comme des personnages
puisque dans les hypotheses 2024 un lien vers un bloc de béton dans le manuscrit, la suite
tw - un bloc de béton
ça mijotedans les vapeurs
dans les épices
dans la radio
elle trace des pas
des tas de pas
sous toute météo
elle va là où
là où ça refuse
lentement
en grandes enjambées
tu vas trop vite
ralentis ta marche
ralentis tes pas
tes tas de pas
à travers la ville
tous ces pas qui tracent
des tas de trajets
des tas de déchets
des tas de pas
pas d'abri pas de nom
tu signes en croix
c'est une prière
qui s'échauffe
tu ne le sais pas encore
j'ai envie de prendre
des cartes de la ville
y tracer mes trajets
et des souvenirs
par exemple
le chemin
de la fonderie
à l'appartement
emprunté régulièrement
l'an dernier (2023)
lors d'actions militantes
j'espèrais parfois en y allant
croiser christian
il venait d'avoir un logement
sur le chemin
ce n'est pas arrivé
puis il est mort et
les activités militantes se sont terminées;
puis ce chemin ré-emprunté l’été
pour aller à un travail à l’hôpital
sur les poteaux des traces
collées précédemment
l’ambiance autre
et le vélo cassé
aujourd'hui
j’emprunte le chemin
jusqu'à la fonderie
et hier aussi
pour aller à l'université et
pour aller au musée
hier je n'étais pas seule et
aujourd'hui j'avais en tête
les cartographies
les cartographies cimetières
des croix sur un plan
une déambulation mortelle-mortuaire
en commémoration communion
pour adresser la tristesse
le 14 juin 2024,
il y a un bloc de ciment
posé devant l'abri à vélo
qui empêche l'ouverture d'une porte
je pense aux vélos
celui de christian qui lui a été volé
celui de christian avec qui il était parti au Maghreb
celui de christian qu'une amie lui avait gardé
christian qui se croit maudit
sur le muret maudit
le muret maudit est détruit
la malédiction se poursuit
au-delà des grillages
des destructions
christian qui perd ses amis
qui ne retourne pas à Perpignan
car il y a trop de morts là-bas
christian qui me parle de ses fantômes
derrière la forêt en haut de la colline
là où il allait marcher sans boire
des jours et des jours
il a rencontré des enfants
ou bien un enfant et un plus âgé
l'un le grondait, l'un voulait jouer
christian qui envoie
une carte postale
de Perpignan
pour nous remercier
christian qui écrit
dans la gazette
et dont le ventre gonfle
et dont le teint jaunit
et dont la mémoire s'éreinte
il dit qu'il est maudit
car son ami tof meurt
puis son amie camille meurt
puis son ami mickey meurt
et mon vélo se casse
je le répare
et il se casse encore
je me dis que
mon vélo est maudit
puis
mon vélo est volé
alors je me dis
la malédiction est levé
puis christian meurt
j'achète un autre vélo
et il se casse aussi
et je le répare
un peu
et je loue un abri vélo
pour le protéger
et l'abri vélo a des soucis de clés
et l'abri vélo a des soucis de digicode
et la roue se dégonfle encore
et il y a un bloc de ciment posé
devant l'abri du vélo maudit
je n'arrive toujours pas à apprécier / lire les traductions collectives francophones des textes de Fred Moten & Stefano Harney (comme celle récente d'All Incomplete) puis je me perds
dans des soupirs je me perds car l'écriture a une drôle de manière de se tramer, de ramener par traces à une forme déjà-là, par le biais de l'académisme versifié falcifié (à poursuivre plus tard)
je décore
un peu chaque jour
que faire que défaire
l'oreille bourdonne
The Knick
j'ai terminé la saison 1, c'est encore mieux que dans mes souvenirs, j'apprécie les qualités d'écritures et d'incarnations des personnages, avec des relations qui se déploient dans une complexité dense, de cinématographie avec des prises de vue, un rythme et une bande son moderne en décalage avec la période illustrée, de construction d'un monde social et politique avec des enjeux à différents étages autour de la médecine, du progrès scientifiques et de l'ambition, de la santé publique, des médicaments / drogues, etc.des échos thématiques et un intérêt esthétique, top
un peu chaque jour archiver
2025-01 un mash-up d'All Incomplete dans les oreilles avec les notes manuscrite du carnet moulin à propos de 1000X-Resist : beaucoup d'échos.
dans l'atelier (pré-solstice)
radio mirage #05 by Zéphir (Mixcloud)
(suite de 2025-01.odt)
tu attends une disparition
une soustraction du petit quotidien
tu éponges des mots
une hésitation ou un refus
par la fenêtre
tu regardes les oiseaux
c'est un sanctuaire
ou presque
l'immensité de l'océan
c'est un sanctuaire
ou presqueune vie de comptable
des pages très nombreuses
tout noter ou presque
beaucoup de choses s'ouvrent
mais aucune ne se fixe
arrête de donner
fermer ses fenêtres
loin des espaces agités
c'est un luxe
la patiente et la modération
tu envoies et tu stoppes
désoeuvré au milieu
des brouillards
et de la rouille
(à suivre)
