carnet noir
janvier ; février ; mars ; avril ; mai
prise de note sur le téléphone avec l'appli Nextcloud
prise de note manuscrite dans le carnet moulin
prise de note sur l'ordinateur avec l'appli Notepad++
prise de note sur l'appli Keep sur téléphone en hors-connexion quand la confiance envers Nextcloud se disperse
janvier
le treize janvier je craque il est 10:41 j'ouvre une notule alors que je tentais depuis le début d'année de ne plus écrire ; bien sûr j'ai triché, j'ai ouvert un carnet hypotheses html et j'ai correspondu par ci par là
mais en cet instant, l'adresse est aux notules – je débute Traité du tout-monde d'Édouard Glissant, il fait très très froid, et déjà quelques pages que j'ai envie de recopier tellement les échos étranges
je suis fatiguée, mon corps fait n'importe quoi
mi-janvier, je reprends l'écriture
je passe du temps avec mes fantômes
depuis hier soir c'est Caroline qui est là, elle en robe rouge un bras dans le plâtre maquillée une 8-6 à la main place des cordiers qui sert à la mémoire à ce moment à un mort de la rue. elle attend le résultat de son test de grossesse et est joyeuse quand elle le voit positif. puis les quelques mois quelques semaines avant sa mort, son corps abandonnée à la rue, aux substances pour oublier, se défaire
elle ne meurt pas entièrement mais s'évanouit s'endort fait des crises épileptiques sur le bitûme, elle passe du temps en garde à vue, dans le camion des pompiers. elle ne retourne pas dans son petit appartement devenu insalubre, elle esquive la violence d'un foyer, enfermée, séquestrée, tout est meurtri, personne ne peut rattraper ce grouffre de désespoir déstructeur
cette chute c'est le seul moyen d'anesthésier la vie
Mercredi 17 janvier, soirée. Ma concentration divague, se perdre dans ses pensées le grand vide. Je lis Faire recherche en commun et hier il y avait une réunion social engagé + tmps pour discuter de l'idée émise le mois passé d'organiser ensemble une journée d'études. Ce n'était pas franchement enthousiasmant, mon incompréhension lente n'aidant pas. Je suis loin on dirait il n'y a pas d'échos, ça se confronte - est-ce possible de trouver un terrain de liaison / lien ? est-ce que je dispose de l'énergie de tenter des gestes pour bousculer (réinstituer le lien social)(je peux écrire, parfois, des argumentaires) ou du souhait d'être témoin dans l'attente d'une probable déception (la solitude amère du révolutionnaire)
Ce qui m'enjaille ce sont les Young Lords qui kidnappent un bus médical et c'est la poésie d'un entretien avec la poète d'Un corps de ferme et Kiyémis.
Je crois que je fais des siestes journalières.
Je ressens des douleurs légères de courbatures avec les séances de yoga à des endroits insoupçonnés.
Vendredi 19, fin d'après-midi.
Tentatives remède à l'envie de sieste
faire bouillir de l'eau
presser une orange et boire son jus
sortir le petit reste de glace du congèl et le mettre dans une coupelle avec une part de borwnie
remplir la bouillotte d'eau chaude
récupérer ce carnet et ce stylo
s'installer sur le lit de la piaule avec phauneradio
écrire
ces jours-ci: je fais une 1ère lecture de Faire recherche en commun, je pense à mille choses entre les lignes.
on est allé se promener avec q. cet après-midi
on prépare la semaine du Voyage Apprenant
j'ai été à une réunion-visio Sécurité sociale de la mort et il y avait un gars vu dans un docu en cours de visionnage sur les thérapies alternatives, prof à Grenoble.
je fais des siestes (je fume des pétards)
je fais le challenge 30 days d'Adrienne
je mets à jour mon carnet hypothses.html
je ne suis pas là
j'attends
je manque de consistance
retenue
pourtant, hier soir un chouette film: Antonia (1995)
les filons de mes pensées m'épuisent
le 24 janvier dix-huit heure passé
en phase basse
une sensation de péril imminent m'assaille, mes pensées trésautent
tout est immense et insurmontable
c'est quoi ces effondrements ponctuels
j'écoute la note de lapsyrevoltee sur les angoisses et questions existentielles
je ne sais jamais répondre aux questions sans être à côté
c'est de l'inconsistance molle ou drue
délitement fracturé
qu'est-ce que je deviens quand je colle
être alignée en déviances
tout n'ira pas dans le carnet hypotheses-html. pas encore. il y aura sans doute toujours un carnet noir,
dans ma boîte mail, une infolettre de la société psychédélique française ; en imaginaire dans la ressourcerie, un long dépliant sur les discriminations toxicophobes qui amène à remettre en cause la vision des drogues ou substances psychoactives, à questionner nos modes d'existence à travers les récits autour des états modifiés de conscience.
j'écoute l'EP Schelpenman (sélection musicale de la SPF).
est-ce que toute ma vie maintenant quand je mangerai des noix je penserai à monsieur p. qui m'en avait offert en maraude un jour ? si je l'écris en tout cas, je m'en souviendrai un peu plus encore. est-ce que je le souhaite ?
est-ce que je souhaite écrire tout ce que j'écris
dans une dernière divagation, en pensant sans doute au texte En processus de PNLS: est-ce que l'adresse est un lieu ? quelle est sa matière
Le 31, soir, à l'ordi. Ici une antenne du carnet noir
ce qui m'atteint dans ce que je lis dans The Undercommons provient en grande partie de mon expérience de la zone, comme observatrice (attentionnée, soignante et témoin). Cela paraît loin, les deuils prennent une autre shape.
(écho: il y a de la colère il y a de la colère partout)
faire une cartographie biographique militante
est-ce que, de ça je me console ?
toujours pas.
février
voilà, j'ai fait une jolie décoration pour le carnet noir html ; j'en suis très contente et c'était agréable à faire (belle découverte que le vw). j'ai fait un test en intégrant le gif du chien du meme this is fine en volant le code de not-a-doom-scroll, sympathique mais non gardé pour le moment.
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Jeudi 15 février, soirée.
Je commence la lecture de MACHOIRES de Monica Ojeda, il y a beaucoup de micro-citations en ouverture (Lacan, Bataille, Kristeva...), un micro apriori négatif puis le récit démarre avec un "" d'un psyk:
> L'opacité est l'esprit des objets.
SOUPIR
tant de choses possibles à inscrire mais. déblatérer
en face de moi, la roue du vélo démontée avec la chambre à air aux caprices mystérieux j'attends un fond de jante pour aller rouler sous le soleil.
bientôt j'écrirai depuis un nouveau "lieu" un fauteuil "papasan", cadeau de q. avec les sous de l'Etat, pactole de 5k, on va ré-aménager le salon ; l'idée vient de wien où j'ai passé une petite semaine sympathique et douce.
ce matin j'ai mis fin à mon suivi chez le psychiatre hoplà.
il y a le corps éreinté (le dos, le bide en vrac, un style de spm semi-permanent) et il y a le vide, l'envie de crever, les sanglots d'ailleurs, le désespoir dépréciatif.
hope is a muscle
hope is a discipline
through it.
ma vie est bien remplie, et la déprime prend du temps. je voulais tellement ne pas vivre que j'ai lu des romans en mode escapisme à m'en donner la nausée
je survis
des éclaircies toujours
hier soir j'ai eu un éclair, un rassemblement : je suis devenue folle par rupture épistémique, en grande solitude
----+--+
mansfield.tya explose
dans le papasan
l'air frais et le bruit de la pluie et la weed
et l'épuisement perpétuel
le silence m'absente
j'écris un super poème juste avant le sommeil
avec les morts et les fantômes et les sanglots
survivre à des deuils inexprimables
car ils tuent même les morts
sur le chemin un presque fantôme, il se souvient de mon prénom
« il y a tout en moi à part moi »
je ne suis pas là
j'accueille et j'éprouve
tout ce qui me traverse
mansfield.tya et perpignan
un album comme funéraire
c'est christian dans les parages
les bérus, tof
la chanson le dragon de la canaille c'est camille et lorsque j'adresse ceci avant de l'écrire dans ma tête, je fonds en larme
pas dans mon corps,
là-bas
comment être à l'endroit où je puis dire
transférer cet amas incessant
déposer et que ça circule
raconter à l'abri
me défaire
je vais regarder mon parcours à la fac de psychologie avec les mad studies
je ne voulais pas être médecin mais psychiatre,
approcher la folie sereinement
le péril imminent à l'extérieur
toute de lueurs vêtue,
////
je suis psychologue
une clinique à la dérive dans les rues à travers les marges
ouvrière au corps cassé
patiente jeune, squelette vieux
au coeur meurtri
et révolté
c'est la folie qui m'intrigue
celle au creux
la curiosité de comment ça se trame dans la tête des autres,
à travers les fenêtres illuminées
je suis soignée
où la fracture
s'oublie
lorsque l'adresse ricoche
en paroles circulées
déraison des résonances
j'enquête
dans les détritus et merveilles
il y a des fantômes partout
chaque recoin contient son lot de larmes
en contemplation secrète
ou météo orageuse
j'écoute Line is a curve de Kae Tempest
je suis malade politique
une souffrance qui ne m'appartient pas
un cri, des hurlements
les muscles liquides
déjà la tempête lente était une spirale.
-
qu'est qu'on fait ?
on fait avec les gens qui sont là
et avec les présences invisibles
on n'a pas d'ordre du jour
on se retrouve
on mange
on discute
on échange
on inscrit certaines choses dans l'esprit commun du moment et on verra ce qui se poursuit
du travail en suspens
des envies qui se croisent
des bulles satellites
en chemin de traverse
on s'écharpe on construit on déconstruit on se frictionne on bricole on répare on étaye on se perd on s'accroche
le flou qui nous entoure dans un processus créatif
mars
le 6 mars 2024, sarra vient à l’appartement, dans le papasan, pour commencer à écrire pour la communication/publication du RIUESS
cela fait un moment que j’ai envie de lui partager mes écrits autres, le carnet hypotheses html débuté en janvier, le texte publié dans la revue outsider ; je lui montre rapidement afin d’introduire ces médias (morceaux de moi) et lui envoie
et quand je partage ces bouts de notules, mes zines ou ilôts numériques, je retourner à leur lecture pour vérifier ce que j’y raconte, savoir ce que l’autre va découvrir de ma personnalité qui était jusqu’alors un peu caché
et je sens comme une angoisse monter, comme un retour des potentialités non encore advenues, je me concentre sur cet éprouvé qui me traverse dans ces moments:
je me mets en posture de vulnérabilité
une ouverture
fragile
un risque relationnel
pour faire écho et lien
j’ai envie de raconter
d’adresser sans savoir à qui
une de mes trajectoires: un travail de maraude endeuillée, une esquisse de recherche-création, un travail militant éreintant, un abandon de poste, un mouvement social énergique et des rencontres fortes et toujours en deuil répété, une reprise d’un mi-temps salarié dans une institution oppressante, un découragement complet sauf ce bout de nouveauté “la forêt en santé”, une démission pour éviter les administrations, une inscription élaborative autour de la mort, une mise en recherche plus précise, une guidance de jeunes esprits
le 9, samedi fin de matinée. petite fatigue calme sur le papasan après des émotions d'hier à trier. quelque chose de non résolu avec mon ancien travail, avec les personnes rencontrées en maraude, ces liens que sont-ils devenus ? pourquoi une aussi grande tristesse ?
des larmes
des aperçus fugaces qui fendillent le coeur
(Cynthia devant le carrefour city de la Sinne avec Jacques, visiblement dans un état second alors que j'allais à la manif pour la Palestine et que j'ai presque fait demi-tour pour rentrer mais j'avais un livre à rendre à Josette)
(le quai des pêcheurs)
(duran dans un petit restau, on ira manger ailleurs)
toutes ces ombres
et bientôt, ça fera un an que christian est mort j'appréhende les effets "date anniversaire" quelles est l'origine de l'intensité de ces affects ? est-ce une bonne idée de participer au groupe sécu sociale de la mort ? c'est bien de ne plus aller chez le vieux psy-psy. je lis Les livres de la Terre Fracturée. je n'ai pas envie d'ouvrir les fenêtres à cause du bruit de la rue, j'ai besoin d'être enveloppée.
/ J'ai envie d'écrire une lettre à NH mais je ne sais pas sur quel papier. Ce soir, un couscous chez Sarra. Des souhaits de coton.
La mort toujours très présente. Je lis le zine You're life is not over, partagé par Lou.
GRIEVE AND RAGE
in a world of ghosts
Dim. 10 mars
Sleepy king radio, les livres de la terre fracturée tome 2
il y a trop d'émotions en moi,
« si ça ne vous touche pas »
encore des rêves indociles
22:11 au lit
je n'aime pas trop la fatigue molle qui vient avec la trop grande tristesse
où est mon adresse rassurante pour les fantômes et les cendres
toutes ces ombres et ses recoins
une cartographie-cimetière
l'autre soir session collage et rue de sauvage. un truc à pizza à la place de tempé, ouvert depuis plusieurs mois peut-être même un an, je n'avais pas fait attention à cet endroit depuis longtemps
combien de capucinno ais-je servi à petruch qui logeait là
« dépêche doucement »
lundi 11, 22:49 sur le papasan
je voulais me divertir l'esprit avec le tome 3 de la terre fracturée mais j'ai trop lu aujourd'hui (j'ai bien "travaillé")
il est trop tard pour un film, pas de série tv en cours, et le sommeil n'est pas loin mais j'ai envie d'étendre la nuit
après demain je pars à paris
demain j'ai 1h30 d'app
je me referme face à une sensation de petite persécution: et si mes proches me voulaient du mal, et des scénarios se construisent à partir de là, ils sont crédibles ; ça vient de la rencontre des tentatives d'emprise, parfois incarnées par une personne qui ne s'en rend pas compte
exprimer à l'extérieur cette angoisse et son origine c'est se confronter à l'incompréhension, la colère, un dismiss en dédain du discours tremblant
si je dis: tu me fais du mal
la personne ne comprend pas ni pourquoi ni comment car ce n'est pas son intention, ça l'agace et la blesse et j'exagère, elle minorise mon vécu incohérent
tu vois bien que c'est délirant
elle dit à propos d'adelphe fol « elle est malade »
et son regard devient les yeux de tous
je ne sors plus pendant quelques jours sans ouvrir les fenêtres si vraiment
et mon silence est une preuve supplémentaire
le 12, 20:43 je n'arrive pas à lire
soupir
je déverse un peu par ci par là
ce n'est pas suffisant
dormir dit-elle
à quand l'apaisement
le 13, 16:40 à la MEP à Paris,
il y aurait des choses sur la photographie, l'écriture, être au monde en observatrice témoin etc,
il faut sortir pour capter quelque chose
Mardi 19 après le psy où j'ai parlé des difficultés que je rencontre dans ma relation avec St. Je pense à toutes les petites choses que je n'ai pas dites et le prochain rdv est dans un mois, c'est loin. J'aimerai gagner en impulsivité. Je ne comprends pas la représentation et l'identification.
soupir (2)
ce dont je n'ai pas parlé chez le psychologue ce matin: la rue; hier par exemple j'ai croisé le matin David, un monsieur roumain à qui j'ai distribué de nombreux cafés - depuis je ne travaille plus, quand je le croise il est aimable, demande des nouvelles de ma famille, avant il prenait un café en râlant, en réclamant plus (un sandwich, un hôtel où dormir). l'après-midi j'ai croisé Willie, sur son vélo, on s'est salué et nous n'avions rien à nous dire puis plus tard en revenant de la gare, j'aperçois dans le parc dans un coin jacques & kanak, à leurs gestuelles je reconnais les effets de substances psychotropes et je me fais du soucis pour eux, ils sont toujours là, je pense à nos morts communes et poursuis mon chemin, rivée sur mon téléphone, et on m'interpelle, c'est michal sur le trottoir d'en face, avec didou que j'avais déjà aperçue l'autre jour, à l'allure alcoolisée en début d'après-midi alors que l'an dernier elle était au stand de la cgt à servir des hot-dogs, michal m'a lancé un "hé au fait, bonne année bonne santé !" en continuant sa marche rapide
qu'est-ce que je fais de tout ça
Jeudi 21, après-midi ensoleillé, une bonne petite journée au milieu du chaos. Mais je bute encore sur la présence des fantômes : je commence à lire une thèse sur la cartographie sensible, je repense à la citation CUSSET 2024 en fin de paragraphe sur le chemin de chez moi à la fonderie, j'imagine cartographier les morts, mettre des croix sur un plan de Mulhouse, faire une déambulation mortelle-mortuaire en recherche souvenirs commémoration, communion. mais qui pour m'accompagner recevoir soutenir, et en attendant où est-ce que j'adresse ma tristesse ?
Vendredi 22 grumph, le découragement est grand après une journée où les étudiantxs de 2e année de l'école de travail social ont restitué leurs travaux de l'atelier de recherche. quel manque d'analyse et critique politique, zéro posture située, quelle misère intellectuelle et militante. Et demain, matinée intervision, comment les psychos-superviseurs vont me décevoir.
avril
samedi - dimanche 6-7 minuit
à la sortie du film de wim Wenders Perfect days, j'aimerai une vie plus simple est-ce le silence
le temps perdu à doomscroller
j'aurai envie d'écrire sur le week-end de Pâques, sur les rencontres santé en commun, sur la dépression chronique dyspraxique de q.
je lurk,
avant le film j'ai commencé Cimes timides, il y a de la simplicité aussi là-bas
demain j'aimerai terminer envoyer mon projet de thèse, réserver Lyon et écrire pour récup un purificateur d'air,
tout me semble insurmontable
Un deux un deux est-ce que Nextcloud fonctionne, c'est lundi soir je viens de terminer Une prière pour les cimes timides avec quelques larmes, aujourd'hui j'ai passé six heures à praxis et après une citronnade avec Sarra et Omar où èls racontent une soirée samedi soir et je me sens awkward j'ai mal dormi les menstrues pas loin, à cette soirée il y a Sandy que j'avais croisé l'après-midi à la manif pas réjouissante pour la Palestine et je n'étais pas restée avec elle et Laura car j'avais envie de rentrer pleurer, à cette soirée il y avait aussi Vincent, qui est dans les parages de mes amitiés et puis il y a toujours du silence avec Stéph et je me demande ce qu'on dit de moi quand je ne suis pas là, j'ai l'impression de gêner partout où je vais et de prendre et de disparaitre, mes relations ne durent pas, se stoppent, je ne fais jamais demi-tour, et dans l'absence je perçois les moqueries possibles à mon encontre, ça rappelle l'adolescence
le 20, minuit et quelques, j'attends qu'Harold Halibut s'installe, c'est long alors je papillone, j'ai fini de relire Grammaire pour cesser d'exister que j'ai lu un peu hier au 1er atelier lecture & écriture de l'association AWA savoirs et solidarité, j'ai repris Faire recherche en commun je l'avais lu si vite et déjà des choses à explorer laissées en suspens, je commence à écrire dans ma tête une réponse au mail de PNLS suite à l'envoi de mon projet de thèse. Lundi on part à Wien avec Q. !
Le 28, dimanche soir, la playlist "boomer rock" de sknot m'empêche de relancer another crab adventure alors je relis Quand je ne dis rien je pense encore car j'en envie de le prêter à mon psy, avec Grammaire pour cesser d'exister. PARFOIS JE ME DISLOQUE.
Le sommeil pas loin. On est rentré hier d'un séjour de quelques jour à Wien avec Q. et dans 3 jours je pars à Lyon jusqu'à samedi.
Où est ma présence
Toutes ces choses en train de se faire,
celles de ma solitude qui s'oublient, elles me manquent.
Je n'arrive pas à réduire mon champ d'existence, (encore)
c'est par à-coups.
J'ai une nouvelle adresse, peut-être rassurante (en tout cas je lui dis des choses)
Je relis les pages précédentes autour du 2023-10-30 et c'est doux. Et toutes ces citations réconfortantes. "Choisir de ne pas" c'est intenable mais toutes les ouvertures. Comment ne pas se faire absorber par les craintes ?
mai
Mercredi 8 mai, 19:13, après La Chimera
Je regardais l'appli Keep voir si j'avais écrit là-bas le mois dernier, non, mais je vois le nom de la citation épinglée depuis plusieurs années : Rosset
> C'est le réel qui fait peur [...] lorsqu'il baigne dans le flou de l'imagination qui en anticipe la perception
J'imagine que c'est Clément Rosset, et il y a quelques jours, Martin m'a prêté pour une nuit son appartement, j'y ai reparcouru notre corresponde de ces derniers mois et il me conseillait Rosset, son étude sur l'identité.
Ce sont des choses simples, comme ça (j'ai prêté Grammaire pour cesser d'exister à S. [le psy] hier)
J'ai envie de m'ouvrir, le corps écartelée et tout qui dégouline fumant en dehors, une offrande
je ne trouve pas encore le rythme d'une vie qui me permette de garder le cap, c'est quoi cet entrain à vouloir bousculer cet entrain qui épuise, partir pour réduire
J'avance, un projet de thèse envoyé, on discute, je recule, pourquoi faire une thèse, quelle idée saugrenue,
C'est quoi qui m'empêche
L'inertie de l'autre, non elle m'accueille
Des répétitions
La weed me manque, j'aimerai son échappatoire devenir oiseau ou vague
J'ai 33 ans et je suis à côté de la vie.
Dimanche 12 mai 2024 10:50 dans le papasan, le ciel est bleu et les fenêtres fermées
Je lis le livre de l'intranquillité de pessoa (déjà débuté il y a quelques années) et je réfléchis à quoi écrire à qui, et pourquoi il y a comme un silence dans mes notes: est-ce à cause de l'article en cours pour le colloque de metz ou autre chose ? Qu'est-ce que je peux me permettre de déposer chez pnls ?
> Est-ce pertinent de faire une thèse sans volonté/ambition d'intégrer l'université ensuite ? Je cherche un refuge où poursuivre ce qui se trame quand j'ai le temps et l'espace de rien. Je cherche quoi faire de l'écriture qui me poursuit. Je cherche une parade contre les administrations policières qui me font peur. Chaque mail de France travail qui m'annonce une proposition d'emploi m'agresse, c'est ainsi, et pour d'autres raisons, que l'été dernier, alors que je souhaitais profiter tranquillement du chômage, de mon salaire différé, j'ai postulé à un CDD dans un service à l'hôpital psychiatrique. Ce n'était pas la meilleure idée, je n'ai pas terminé le contrat et j'en ai perdu mes allocations. J'attends depuis deux mois la réponse de l'instance paritaire régionale qui décidera si mes activités bénévoles au sein du collectif Santé en commun et mes quelques vacations à l'école de travail social rentrent dans leurs cases de recherche d'emploi.
> Je cherche aussi une réponse plus simple à donner aux gens qui demandent
Une pause café avec le réveil de Quentin et quelques errances sur internet, je reprends la lecture ; est-ce que je note tout ce qui me parle dans le leuchtturm ? un peu la flemme. Au paragraphe 17-18, des échos avec la recherche de simplicité face aux ambitions rêveuses ; où se situer. En fond, un titillement de l'angoisse qui m'agite passivement. « Avoir de quoi manger et boire, avoir où me loger, et un peu de temps libre pour rêver, écrire, dormir – que puis-je demander de plus ? » et la question du ridicule papillon.
> Je réfléchis à comment continuer la conversation et je (re)commence *Le livre de l'intranquillité* de Pessoa, qui fait écho au film *Perfect days* sur la recherche/possibilité poétique dans un petit quotidien routinier d'employé. Je n'ai pas parlé lors de la visio d'un point important (qui m'importe) de mon projet de thèse, celui des crip et mad studies.
> J'oscille en continu entre vouloir rendre visible (rendre justice) les existences moindres qui peuplent mon entourage et vouloir me taire et contempler, diffuser à bas bruit.
Je veux renverser la table, par la force de la vacuité des entreprises bancales.
Ouvrir un journal de réflexion autour de la thèse, adressée ; tourner autour de ma demande
> Pourquoi les personnes s'inscrivent en thèse ? Est-ce que parmi les raisons il y a une volonté - ambition de travailler ensuite à l'université ?
> Dans mon cheminement,
J'écris j'efface je doute
> Je me questionne sur la pertinence de choisir l'objet thèse pour faire recherche. D'abord car je n'ai pas d'envie ou de volonté de faire carrière universitaire ensuite; est-ce une des raisons pour lesquelles les gens s'inscrivent dans un parcours doctoral ? Pourquoi les personnes que vous côtoyez décident de faire une thèse ?
> Une des raisons chez moi, c'est l'optique de trouver un moyen de subsistance, d'avoir un financement qui me permette d'être concentrée, de garder un cap. Je ne sais pas si je serai en capacité d'associer le travail de thèse et une activité pour payer le loyer. C'est là où les crip et mad studies viennent me situer, timidement. Je suis vite épuisée, par exemple, des injonctions de pôle emploi. C'est en partie pour ça que l'été dernier, alors que je souhaitais profiter de mon chômage volontaire - salaire différé, j'ai postulé à un CDD dans l'équipe mobile de psychiatrie et précarité. L'entrisme antipsy en solitaire n'a pas franchement fonctionné et je suis partie avant la fin du contrat, perdant au passage mes ARE. J'attends depuis deux mois la réponse de l'instance paritaire régionale qui décidera si mes activités bénévoles au sein du collectif Santé en commun et mes quelques vacations à l'école de travail social rentrent dans leurs cases de recherche d'emploi pour réouvrir mes droits. Voilà rapidement un petit bout de ma trajectoire récente face aux institutions (on pourra y revenir peut-être ?), qui vient éclairer mon envie de relation criminelle sous-commune à l'université pour lui prendre des sous.
> J'aimerai je crois une très longue résidence d'écriture.
> Puis à côté il y a cet élan
Je fais une sieste pour faire face à la fatigue immense mais là fatigue immense est encore là après la sieste, avec un mal de crâne, c'est nul.
Jeudi 16 mai avant 11h, je suis au Kohi j'attends Laura aurait-il fallu lui rappeler le rendez-vous on verra. Je me sens très faible, c'est la grande déprime ; les angoisses pandémiques rendent tout insurmontable, je ne sais comment en parler en dehors, que ce soit pour la préparation de l'AG de la sécu sociale de la mort, Sarra qui a "attrapé froid", puis Santé en commun où tout est bancal je ne comprends plus rien. Et à la maison Quentin ne sait pas où je suis, sans doute suis-je distante car j'ai envie de le secouer, rien n'est évident. Comment j'ordonne tout ça, et cette tension entre oeuvrer et disparaître ; où s'installer ailleurs qu'ici. Tout flotte. Est-ce que j'y verrai plus clair quand l'ANPE me donnera sa réponse sur le chômage ?
Ce matin j'ai fait une petite séance de yoga, tenter de reprendre ce petit rythme corporel pour contrer les douleurs de sciatique. J'ai rattrapé des mails, dont ceux de Laura Vazquez qui a créé un stage pour écrire un livre, et j'ai regardé quelques interviews d'elle, fascinée un peu, puis les commentaires en dessous d'une vidéo qui disent que c'est nul ; qui croire.
Laura a en effet oublié, elle arrive, j'attends.
Dimanche 19, avant 6h, petite insomnie matinale. des ruminations sur se séparer de Q. qui empêchent le sommeil. Il tousse, a de la fièvre, mes inquiétudes covid up et je lui en veux de son scepticisme cynisme face à l'autodéfense sanitaire, de ce qui m'empêche quelque part de trouver plus de force pour agir, ça fait écho à son inertie générale, et ce n'est sans doute pas juste que j'attende régulièrement autre chose. Puis comme les envies de quitter le boulot, au bout d'un moment quand elles reviennent, de plus en plus, il faut peut-être les acter. La dernière grosse rumination c'était une nuit à Wien puis ça a vite disparu alors qu'à ce moment c'était comme si la décision était déjà prise. Ce n'est pas juste non plus que je lui taise tout ça alors qu'il le ressent sans doute. J'ai ouvert le sujet chez le psy à la dernière séance,
Je vais continuer la lecture de Livre de l'Intranquillité. Un autre truc des ruminations : il n'a même pas lu mon projet de thèse.
Dimanche mais lundi car minuit et une minute 19-20 mai 2024
Je jouais à dread délusion ces derniers mais ne pouvant poursuivre à cause d'un bug, en attendant un patch, je joue à Lorelei and the laser eyes. Insomnie matinale qui m'a emmené sur une vidéo unboxing de la boîte earthworks, des ruminations conjugales contre le sommeil ; puis un appel avec Sarah au parc steinbach puis un café avec Sarra et Sandy chez André au soleil.
Lundi férié 7:44 il doit ne plus avoir de thc dans mon organisme, je rêve beaucoup depuis une ou deux semaines, là j'ai eu un crush dans un de cette nuit, c'était doux. J'étais dans une grande maison, mal réveillée je me préparais un petit déjeuner dyspraxique, je salissais de lait un ustensile important pour un bébé par exemple, alors je me faisais engueuler ensuite par deux dames (sans doute la mère et la grand mère) car elles attendaient que je leur vienne en aide pas que je complique leur matinée c'est déjà assez fatiguant comme ça de devoir s'occuper d'un bébé. J'avais posé le plateau de mon petit déjeuner (des mini-gauffres toastées, fromage et oeuf dur) et en attendant qu'on me passe le savon, mon père a tout mangé et a l'air surpris désolé quand il comprend que c'était pas pour lui. Il y a du monde un peu partout en plus. Je retourne préparer le même petit déjeuner en étant moins maladroite (les éléments du petit déjeuner, en provenance d'un intérieur de frigo, très détaillé), et je prends le plateau pour aller ailleurs et d'autres choses viennent dessus comme de nombreuses boîtes de risperdal, je m'exclame "ah bah tu prends la dose !" puis m'excuse auprès de la personne, c'est un copain vague, ça ne se fait peut-être pas de dire ça ainsi, et non il est rigolard, ça lui a fait du bien, il me complimente sur comment j'ai réussi à m'intégrer dans cette maisonnée (ou alors c'est un autre rêve), on marche dans des rues en silence souriant, c'est une ville style espagne-maghreb, je contemple et il met sa main sur ma cuisse pour qu'on ralentisse et qu'on prenne le temps.
Mardi 21 mai, 23:43
J'ai envie d'écrire mais pas ici, mais pas non plus dans le petit carnet à spirale que j'ai emmené. Je suis à Metz, c'est bien. On est arrivé vers 18h30 dans le Airbnb avec Omar et Sarra, il y a un immense jardin, le monsieur nous a accueilli (pas de boîtes à clé), j'avais dans mon sac des patates douces et du parmesan et des fraises, on est allé faire quelques courses au auchan et on a bu des bières et mangé du halloumi en papotant, je regardais les oiseaux danser dans le ciel.
À un moment j'ai relu mes notes sur ribambelle car Baptiste a piaillé ouwebpo / folk web et à mis le lien du tilde. J'ai bien aimé relire cette page.
La weed me manque, j'aimerai divaguer plus loin en toute détente.
Mercredi 22, 07:06 et si j'écrivais plutôt que scrollais au réveil ? Mmh
Jeudi 23 mai, 13:50, en dehors, j'imagine quoi dire lors de l'atelier, le titre des rencontres c'est l'ess hors la loi
> Je n'ai plus trop envie de participer
> Je ne comprends pas grand chose à ces rencontres, je me sens hors-sens, je me demande comment les sujets de vos recherches peuvent participer dans ce brouhaha hors-sol.
> Vous serez toujours en retard, dans vos querelles de chapelle, un entre-soi qui ne fait pas communauté ; c'est écrasant, il n'y pas pas d'application de praxis d'accessibilité
> Hors-la-loi, les undercommons vous échappent
> On n'a pas besoin de vous pour produire des connaissances mais vous avez besoin de nous pour produire les vôtres. Pourtant vous vivez de ces savoirs produits et nous non, les conditions matérielles d'existence sont inégales
Lundi 27 mai 20:07 2024
Je lis *Petit traité de cosmoanarchisme* avec un petit pétou inattendu offert par Srr, après avoir lu les dossiers de l'atelier de recherche des 2e années de praxis, ils sont terriblement nuls ça m'abrutie et me rend en colère et triste et désespérée et je me demande comment me déradicaliser pour pouvoir supporter ce monde, avant il y avait une petite visio avec les cinq 1ère année pour leur monographie, des souliers, avant un peu de yoga difficilement
J'ai juste envie d'avoir le temps de lire.
Hier soir il y avait la soirée d'accueil et cela m'a mis étrange socialement, et aujourd'hui une personne qui indique habiter Mulhouse, c'est quoi cette petite paranoïa qui flare up, laissez-moi compartimenter mon existence ;
Alors p.33 - 34, les écrits de josep rafanell I orra rassurent, ça me donne donc envie de relire Itinérances, et ce weekend j'ai commencé la lecture de la dissertation Unsettled,
Je veux juste avoir le temps et l'espace de lire, me contenir.
20:22, Willow vient sur mes jambes, réclame quelque chose. Il s'installe. J'ai envie de souligner, recopier, capturer des paragraphes du livre, c'est dense, je veux à la fois poursuivre engloutir et patienter ralentir.
J'attends : la réponse de pôle emploi ; l'élan pour envoyer un mail à pnls. Je pourrai aller à Paris le 7-8-9 juin peut-être, pour le séminaire et pour l'AG constitutive d'une danse macabre, être hébergée chez un anthropologue soit disant punk. Mais il faudrait soit oser porter le masque, supporter les regards ou les remarques, ou bien y aller franco en amont pour questionner informer sur la pandémie covid en cours, s'organiser pour installer des purificateurs d'air etc. Et je n'ai la force d'aucun des deux, alors tant pis. Je disparais, pour le moment. Ça me rend triste, je ne comprends pas pourquoi je suis faible ainsi.
Mardi 28 mai 16:36
J'ai le chômage ! Pendant 582 jours (pour l'instant) à hauteur de 44 euros par jours. Quel soulagement, as usual je me rendais pas compte à quel point cette attente pesait en fond.
J'attends l'heure du rassemblement pour la Palestine j'essaie de finir *L'espace d'un an* mais je n'arrive pas à lire, je pense à la séance chez le psy ce matin et aux fils autres sur lesquels l'élaboration aurait pu se faire. C'est toujours aussi étrange tout de même, cet écart
Ce matin c'était à propos de ma défiance (en lien avec le colloque à Metz et la correction des copies des étudiants de praxis), sur le fait d'être énervée que ça m'énerve, mon exigeance critique mais que la déradicalisation ça n'existe pas. C'était sur mon oscillation et les mouvements entre ambition révolutionnaire et solitude nécessaire, sur ne plus vouloir participer et rester under commons, sur pourquoi cette élan à vouloir témoigner (me taire serait-ce être complice, sans doute mais pas que, de quel désespoir je parle ?), sur ma recherche de communautés, il ose une interprétation : mon besoin d'enclave, d'être arrimée.
Non, je ne suis pas un véhicule je suis l'eau, l'océan.
En vrai je sais pas ce qu'est une enclave donc plutôt que demander au moment où j'imagine ce qu'est le mot et que l'idée que je m'en fais me convient, je cherche maintenant sa (ses) définitions. Je garde celle-ci :
1. Géologie Fragment de roche étranger à la masse où il est englobé.