2023-01.md

Lundi 2 janvier, 19:21

Ok, c'est parti. Je suis sur le canapé dans le salon réaménagé avec willow sur moi qui ronronne et les ronflements de q. en ambiance sonore. J'attends d'être virée et n'arrive à rien d'autre que barboter dans l'angoisse en patientant. J'ai reçu un mail de pôle emploi qui m'invite à un forum et à un match de volley samedi soir. Je doute de tout et me sens nouille, j'ai peur de moi et de mes interactions sociales bancales.

Qu'est-ce que ça changera une fois l'attestation employeur reçue ?

Mais j'ai offert des cadeaux qui ont été appreciés alors ça réhausse un peu le cœur et j'ai fait un peu de vélo tout à l'heure.

Mardi 3, 12:42

J'essaie de lire (The children lost archives, a novel) mais des pensées parasitent ma faible attention, je pense à la petite angoisse dans les grands rayons du Leclerc, qu'il faudra une liste de courses la prochaine fois mais tout de même, une réussite après tant de remises au lendemain. Je pense à ma mère qui demande si je viendrai à un voyage en Allemagne pour le mariage d'une cousine et qui demande si q. m'accompagnera et je ne comprends pas pourquoi elle demande encore, pourquoi viendrait-il ? je pense au coup de fil d'une heure d'il y a quelques jours et à ses insomnies quand elle réfléchit à des trucs que je lui ai dit, à mon couple et je ne comprends pas (de quoi elle se mêle (pas vraiment), qu'est-ce qu'elle en a à faire, sa vie si peu remplie qu'elle fantasme dramatiquement sur la mienne et sur le mauvais objet qu'est mon partenaire selon elle ?) et comment cette espèce de perfidie naïve s'immisce ensuite chez moi.

Mercredi 4 janvier, 22:00

J'essaie de lire The lost children archives après avoir mangé des gnocchis au fromage. J'ai joué avec willow en attendant leur cuisson, je suis contente de ne plus travailler pour passer plus de temps en sa présence. Avant, il y avait une réunion du collectif féministe.

//

Il y a moins d'angoisse depuis hier (ou avant hier), les envies ne sont pas plus précises mais au moins elles reviennent --

comme voir Olivia Tapiero en résidence à la Marelle à Marseille ou la programmation de l'Hydre. J'ai envie d'écrire oui, malgré les doutes, et faire écrire -- et recueillir.

23:21 j'ai continué à lire en faisant du stepper car j'ai peur que les postures dans le canapé qui s'étirent dans le temps et le manque de promenades ne réveillent des douleurs de la hernie discale (ça commence un peu, oups) et ça parlait de la beauté de l'enfance alors j'ai pensé aux enfants de G. et j'ai partagé sur Redactlee:

à la dernière manifestation du collectif féministe, une belle manif de nuit aux flambeaux, il y avait une nouvelle arrivée cet été qui est venue avec ses enfants, deux petiots, avec qui j'avais chanté quelques slogans.
quand on s'était revu pour une réu bilan, elle m'avait dit que ça l'avait beaucoup touché que j'intègre ses enfants à la manif de la sorte, et moi j'étais toute aussi émue de ce retour.
et là, on avait une nouvelle réunion et elle a partagé un vocal de ses gamins qui chantent après avoir appris qu'elle allait voir ses copines de la manif "nous sommes fortes, nous sommes fières et radicales et en colère" yeuuuh, apparemment ils font des sortes de mini-spectacles en criant "et la rue elle est à qui, elle est à nous"
> bref vive les enfants

Ça me rassure de sortir de la petite léthargie du mois de décembre, est-ce en partie d'avoir déposer hors de moi les notules ? Quel mystère que l'écriture et son partage. Cela ne m'appartient plus.

3 jours plus tard, samedi 7 janvier, 16:26

> Se retrouver dans un état d'extrême secousse, éclaircie d'irréalité, avec dans un coin de soi-même des morceaux du monde réel.

Je replonge dans L'ombilic des limbes et le pèse nerf d'Artaud, j'ai une pile de bouquins de poésie sur le canapé pour préparer ce que j'ai envie de lire ce soir à la soirée poésie. Je repense à quand je lisais Artaud, à ma rencontre (le texte de sens-critique), etc. et les échos toujours des fols, si évidents et pourtant ténus d'opacité.

Hier au déjeuner avec les gus du SV* dont T., on a reparlé du séminaire de rentrée et ces choses partagées avec le GEM qui tente de se dépasser.

Il me faut écrire pour lier -- comment prendre le temps, trouver la rigueur ; attendre ne semble pas suffir.

Lundi 9, 16:47 dans le train depuis midi, pour encore une heure. J'espère que nextcloud ne va pas être capricieux avec la connexion. Ça va plutôt bien ces jours-ci, on se réveille. J'ai pris mon maillot de bain dans la valise, sait-on jamais le degrés de mon audace face à la mer normande en janvier.

Dans la nuit de samedi à dimanche 15 janvier, 00:11 j'écoute la radio de sknt (DMA 0 DRAM REFRES par MASTER BOOT RECORD) pour recouvrir les ronflements de Q. zopicloné et grippé en lisant All about love de bell hooks, c'est la vie que j'ai choisi (pas vraiment, à peu près, who knows)

Dimanche 15 janvier, 11:52 dans le train j'écoute la micro sieste 71 que j'ai aperçu dans la liste des mp3 disponible dans mes téléchargements et dont je parlais dans une notule d'automne mise en scène sur girl moss récemment.

Est-ce que me pencher sur l'écriture, ce n'est pas la perdre ?

1/17/2023 5:40 PM sur l'ordinateur, je lance un podcast avec Olivia Tapiero, ça commence

> La première chose que je peux vous dire, c'est que la poussière n'est pas un état, c'est une condition.

et je fais pause.

J'ai pleuré cet après-midi, pour mille et une chose - c'est-à-dire pour mon être fragile dans ce monde fracassant et le fil ténu entre les deux qui se désespère parfois de trouver une accroche stable, je m'éparpille toujours, et dans le flou de l'attente, toujours, les choses se déstabilisent. Comment, comment résoudre ce qui empêche de se fixer ; comment résoudre l'épenchement des révoltes sourdes, non muettes, non muselées. Comment arrêter de m'appartenir.

6:25 PM c'était une belle interview, j'aime énormément ce que raconte cette poète holala ! J'en ai profité pour faire un carnet pour mamie : le fond est orange, avec un collage de barres colorées, CARNET écrit en long et blanc, à l'intérieur un collage avec FILATURE NOMADE inscrit, et les pages à petits carreaux, deux de chaques couleursx2, relié avec la ficelle verte.

Jeudi 19, 00:21 je m'endors en lisant

https://sluggish.substack.com/p/what-does-my-anxiety-mean et cette résonance, wahou.

Vendredi 20, 18:04, sur le canapé et Willow sur moi, et deux plaids en sandwich, je lis L'institution renversée - Folie, analyse institutionnelle et champ social, c'est bien, je fais une pause et j'oublie et je repense à l'anxiété décrite par sluggish, et j'ai relu *Salt of the cosmos* avant de l'envoyer à LD qui reparlait de *Oceanic feeling & communism* et cette idée de l'identité floue, et Olivia Tapiero qui écrit qu'elle voit sa poésie se faire ; qui n'accroche pas ; et le psychiatre et sa baie vitrée ensoleillée où je regarde les oiseaux danser dans le ciel, je n'étais jamais venue à cette heure-ci, il dit « vous n'aimez pas beaucoup les usages » et il répète qu'il est paumé.

Je m'observe être - sans prises.

Avec ce livre, je continue l'exploration guattarienne, elle me plaît beaucoup. C'est toujours les libertaires qui m'enchantent le plus. Je ne sais pas où je suis ou comment oeuvrer au déploiement de la pensée, des pensées qui m'apparaissent importantes. :face-in-clouds:

Q. dort. On regarde des films en ce moment : hier, j'ai choisi Celia d'après son affiche avec une enfant des traits indiens maquillés sur le visage, décrite comme une terreur, et d'après le synopsis avec un contexte de crainte du communisme et d'une épidémie à cause de lapins en Australie. C'était chouette, j'ai un peu pleuré à la fin. Ça changeait un peu des films d'horreur de ces derniers jours, assez crispant, en adéquation avec ma petite angoisse qui traîne. Devant l'un d'eux, Relic, je me suis endormie, bercée par l'effroi.

Jeudi 26, 21:01 ; 6 jours plus tard, que le temps passe vite parfois sans écrit.

Une citation de L'institution renversée qui n'ira pas dans mon texte en cours:

> Lapassade ne fait pas que reprendre l'idée, au fond très ancienne, selon laquelle l'inachèvement de l'être humain à la naissance est ce qui motive l'inventivité et la perfectibilité d'un être qui, tout au long de sa vie, doit compenser sa fragilité originelle par tout un ensemble de ripostes et de prothèses culturelles, face à un milieu auquel il reste chroniquement inadapté. Il va bien plus jusqu'à rompre avec une certaine conception de la perfectibilité humaine, qui continue de considérer la maturité comme un but à atteindre, un âge adulte qui serait le *telos* de l'enfance puis de l'adolescence. Si la prématuration et l'inachèvement humain sont le résultat d'un ralentissement évolutif, d'un « freinage », ceux-ci nous rappellent que ce qui caractérise l'humain, c'est précisément cette capacité à retarder, à différer, à conjurer sa capture dans une forme fixe et définitive. A ce titre, un enfant n'est pas plus inachevé que ne l'est une personne âgée : tous deux ont à « entrer dans la vie », c'est-à-dire dans des contextes, des institutions, des milieux, des questions nouvelles, des « bouts de vie » qu'il leur faut accepter ou refuser.

(j'ai souligné)

J'ai écrit dans exlibris tout à l'heure. Demain je vais à Gr., ce matin j'ai finalisé mon départ de l'asso, c'était beaucoup d'émotions qui sont encore retenues quelque part, qui reviendront plus tard (lors de mon pot de départ sans doute dans deux semaines ?).

1/30/2023 3:13 PM

Journée pyjama après le week-end et avant la grève interpro nationale de demain, je lis une interview de Josep Rafanelle i Orra

> Il n’y a pas d’assujettissement sans sujet.
> Cette question du sujet, nous indique une chimère gouvernementale : celle de l’expérience d’un « moi » auto-fondé. Cette conception de l’autonomie ne peut exister en droit que dans un monde dépeuplé des attachements à des entités hétérogènes. « Je suis moi » : en voilà une absurdité ! Que le sujet soit « fêlé », scindé, qu’il émerge d’une structurale séparation d’avec lui-même, dans une incomplétude supposément fondatrice pour s’affirmer contre le chaos de l’indistinction, dans un rapport d’extranéité à soi-même, par la médiation absolutiste du Grand Autre inassignable à un lieu, n’y change rien. Il y a toujours eu dans toute forme de gouvernement la peur panique du chaos supposé d’un avant le Sujet. Ce qui reste est une folle entreprise de maîtrise de soi et des relations aux autres, toujours suspectes, toujours à suspecter. Ce à quoi conduit cette autonomie c’est au ravage de la pluralité de coexistences entre des êtres « autres », qui se situent toujours « quelque part ».
- Entretien republié sur lundi.am

C'est peut-être un peu compliqué pour rien, mais ça rejoint la pensée ritournelle du moment "je n'existe pas".
Mais il faudra reprendre et dépasser l'effleurement de tout ce qui se dit comme

> Dans un monde métropolitain si profondément connecté, si densément articulé malgré sa décomposition, il y a encore de beaux restes du pastoralisme étatique, de ses institutions (les polices productives du monde social : les institutions de lien social, qui font tenir la société comme un ensemble). Je veux dire, il y a la question des institutions qui plane sur nos têtes (les institutions qui prennent soin du foutu lien « social ») et que les révolutionnaires d’aujourd’hui ne voulons pas considérer avec sérieux. Par paresse, par impuissance. Sans considérer cette question sérieusement, nous n’irons nulle part, sauf dans un coin où nous pourrons gémir ensemble, ceux qui avons pris acte du désastre en cours.

2023-02.md

Dim. 5 février (00:11)

avant de dormir,
après trois jours à paris
de retour dans mon lit froid
apaisée et révoltée
l'infra-ordinaire des rencontres et des luttes
puis le repos.
quand des trajectoires se croisent au bon moment, prennent un bout de chemin ensemble, (dans le virevolte du zigzag lent)
slowmoving storm

2/5/2023 2:17 PM

dans les oreilles : https://soundcloud.com/joseph-cheval/joseph-cheval-135-3-db-135cgt-hors-serie

J'ai revu Un autre soin est possible en prenant des notes. Envie de :
* Regarder
* [2023-01.md](2023-01.md) to transpose to girl-moss/2023-01.html

en lisant le dernier mail blog reçu par la poste, il pleut.

je pense comment décorer 2023-01.html, vers quoi mon attention s'étiole ; je pense à en faire comme une sorte de carte postale [...] ; je pense aux personnes que j'admire et qui devienne des amies, n'est-ce pas étrange, fortuit ?

il faudra aussi de nouveau rendre moins éphémère [...], des envies de dévorer des livres au coin d'un feu de bois.

Mer. 8 fév. 11:36

Dans la brume weedée, un souhait de dormir à rallonge, et toujours devoir être en vie.

3 jours plus tard, samedi 11 à 8:57

je suis en avance pour le petit déjeuner du comité de lutte pré-manif et je suis agacée par beaucoup de choses on dirait, hier après la supervision et après le pot de départ je suis rentrée triste, j'ai pleuré perdue et ensuite avec un gros pétard, j'ai posé ma tête contre q. et j'ai réfléchi à cette angoisse existentielle au bord du désir : qu'est-ce que je veux ? pourquoi je me sens frustrée de ces cadres ? laissez-moi tranquille, etc. puis l'écart entre mon imaginaire à lire de la poésie aux autres et la réalité de ma gêne permanente d'être parmi eux. À lire de la poésie ou à faire des discours révolutionnaires pour changer ces trucs qu'ils décrivent

une vidéo de karaoké avec un mort

Lun. 13 fév. 11:15

dans le train retour à M~ après un weekend à S~ avec les parents. je rumine et je grogne, insatisfaite des réponses qu'on m'apporte face à mes questionnements professionnels mais existentiels. [...] comment faire la part des choses ? il n'y a au final que la relation qui compte, je ne comprends pas les manigances administratives qui apporteraient un cadre protecteur.

3:06 PM la petite colère sourde continue, il y a le meme avec la voiture en feu coincée entre deux panneaux directionnels : what i need to do et what i want to do. j'écoute Bérurier noir et j'hésite à m'épencher par ci ou par là, chercher des conseils, des regards extérieurs qui pourraient apaiser quelque chose peut-être, mais je ne trouve pas d'adresse rassurante. je sens que ça bout. et il fait si froid. ça va se calmer, demain j'irai papoter avec S~ autour d'un café ou dans la forêt. je vais aller prendre une douche réchauffer mes mains gelées et tenter une sieste avant [des trucs militants à faire]

2/152023 4:23 PM

je mets à jour girl-moss, le dossier sur l'ordinateur qui ne correspond pas à 100% à celui hébergé sur neocities, car je prépare mon atelier bricoles html-css de dimanche. je me retrouve de nouveau avec une arborescence farfelue qui ne correspond pas à la construction du moment, des notes perdues dans /pdf plutôt que dans le /carnets/nextcloud ou /carnets tout court où j'ai fabriqué 2023-01.html il y a une semaine. Le change-log du côté de ricochets.ninja est cassé et ne résistera pas la fin de ce domaine. Comment je clôture cet espace ? En un grand soupir. Tentative ces dernières heures (il est 6:48 PM) de transformer les reflections de /carnets/exlibris en zine 8 pages A4 mais je ne me dépatouille pas avec l'electric zine maker pour que ce soit joli ni avec libreoffice draw pour le format dans tous les sens ; contrairement au zine keep où j'étais partie d'une impression et de collage physique.

2/17/2023 1:05 PM

Ce matin, un rendez-vous téléphonique avec Pôle Emploi pour discuter de formations, la dame me déstabilise, mon projet n'est pas clair, il faut que j'utilise mon CPF et après on verra pour des aides à la création d'entreprise, elle n'a jamais entendu parlé d'éducation populaire, me parle de la psychologue du travail de son service mais qu'elle fait de l'analyse des pratiques à la pause café avec ses collègues de toute façon. Après, j'attends un potentiel coup de fil de mon ancienne collègue : vu la veille avec elle pour que si C. le souhaite encore, je réponde à sa demande en lui proposant un rdv à la bibliothèque municipale. Elle avait sa matinée avec lui pour l'accompagner à une écho pour son foi, s'il était encore motivé. Pas d'appel, alors je me perds dans des prévisions de la mort de C. et quand je suis sous la douche, je suis à la tribune du futur meeting des grèvistes en vue de la grève générale et mon discours révolutionnaire est super. Je pense à : la pancarte que j'ai faite pour un jardinier du cimetière de la ville, une interaction joyeuse, il est revenu à la fin de la manifestation en criant merci sa pancarte brandie fièrement dans sa main, et à la vidéo dans laquelle elle apparaît, tenue par une dame blonde qui, il y a quelques mois, m'avait indiqué à l'accueil du cimetière centrale sur le plan les tombes des personnes qu'on avait enterré ces derniers temps.

lecture du soir:

> There is a way out of the dilemma, and the first step is to consider that our starting point could be wrong. Reconsider the lobster. Lobsters have a very bad reputation among philosophers, who frequently hold them out as examples of purely unthinking, unfeeling creatures. Presumably, this is because lobsters are the only animal most philosophers have killed with their own two hands before eating. It’s unpleasant to throw a struggling creature in a pot of boiling water; one needs to be able to tell oneself that the lobster isn’t really feeling it. (The only exception to this pattern appears to be, for some reason, France, where Gérard de Nerval used to walk a pet lobster on a leash and where Jean-Paul Sartre at one point became erotically obsessed with lobsters after taking too much mescaline.)
- What's the point if we can't have fun

Dim. 19 fév. 12:25

> Il n'y a pas d'existence qui ne soit coexistence: existence-avec, mais surtout existence-par et à-travers d'autres que soi.
> L'étoffe même dont sont faites les individualités est collective. Le je n'est pas seulement je; il n'est je que parce qu'il est tissé de multiples fils qui courent au-delà de lui-même. Il n'émerge que dans la trame d'un nous qui pousse au-delà de l'humain. Dès lors, prendre soin de la dimension collective de l'existence et du milieu qui la rend possible, ce n'est pas faire le sacrifice du souci de soi; c'est intrinsèquement prendre soin de soi-même. On peut alors viser, d'un même mouvement, à la fois davantage d'individualité et davantage de collectif. Et on peut envisager une convergence - certes jamais dénuée de tensions, voire de frictions - entre la capacité coopérative, le sens de l'écoute, l'art de prendre soin du collectif et l'épanouissement des singularités individuelles.
> Dans Itinerances, Jérôme baschet

en écoutant la radio de sk~t, Supernova de Fiers et tremblants,
petit moment merveilleux.

Mer. 22 fév. 18:05

dans le brouillard toute la journée, hier j'ai bingewatché Fleabag jusqu'à tard dans la nuit et à la fin j'ai pleuré.
tout se mélange entre les divers fronts où les luttes sont menées, avec mes envies de formations et ma crainte de la répression de pôle emploi face au flou de mon projet pro, la temporalité de la vie avec toutes les dates à venir [...] – et les souhaits d'escapade

2023-03.md

3/5/2023 11:14 AM dimanche

je range un peu les fichiers dans le nextcloud, ce matin j'ai enregistré rapidement un audio d'un des textes d'Itinérances sur les balbutiements d'un nous. J'écris dans exlibris sur le canapé et il reste trois pages à ce carnet. Peut-être que la fin de ce carnet sera la clôture d'une période et que je fais m'élancer dans un archivage minitiueux de tout ce qui se raccroche à ce qui se raconte dedans. Fabriquer ce livre, dossier des récoltes. Et entre, créer des fichiers Textes, multiples et transpercés, pour y déposer le déploiement des pensées suspendues. à travers les traces, les dépots retrouver les formes unies qui nous constituent
J'ai hâte de la construction du groupe de travail sur la santé communautaire, j'ai hâte de la construction de nos outils de travail ; je pense à comment ranger toutes les pistes à explorer et à quand j'utilisais Notion pour élaborer des problématiques, au coeur du terrain, pour les études de sociologie abandonnées dans un coin. Années par années, ranger les productions de mon être et des rencontres (le m?crocosme relationnel) - c'est pour mon sentiment de continuité d'existance et pour la science. Je pense à mon psychiatre, absent depuis bientôt un mois, et à cet espace, ces espaces que nos imaginaires désirants investissent en sécurité et douceur.

Je rêve d'une imprimerie - infokiosque

3/6/2023 12:16 PM

Difficile ce matin, depuis hier soir, un petit trop-plein et alors un shutdown. Demain, c'est la grève générale et je vais crier Demain est annulé. Nous voulons tout.

> Remember the anarchist's prayer: I ask not to be safe from my enemies, but dangerous to them.

9:04 PM je fume pétard après sieste après pétard, zonant sur le canapé avec une série en fond - c'est ainsi que je me repose au bord des larmes, dans cette limbe enfumée où le sort m'attendra plus tard. parfois il faut que le bruit s'estompe, diffuser les tourments fracassants

Le 22 mars ! minuit quinze

voilà longtemps qu'un silence si long n'avait pas pris place par ici. j'y pensais un peu ces derniers jours et là je n'arrive pas à m'endormir car je tourne dans ma tête mille manières de dire à mes anciennes collègues bordel ça suffit révoltez vous en gardant un semblant de calme car j'ai juste envie de lancer des piques énervées.
[...]
sinon, j'ai tout chialé en regardant all the beauty and the bloodshed et j'ai envie de fumer un gros pétard. est-ce que le silence correspond à l'absence de weed ? pas tout à fait je crois?

2023-03-29

Je commence la lecture de Came + Capitalisme = Génocide et je m'arrête car j'imagine ce "slogan" en pancarte et après je pars sur tout ce que j'aimerai insuffler comme actions en amont du 23 mai, prochaine date de grève du secteur social. C. est mort. J'écoute mansfield.tya
parfois il faut voir à l'extérieur de soi ce qu'on ressens pour le ressentir
je lis le mot "tristesse" et je pleure toute entière

2023-04.md

Sam. 1 avril 19:40

je m'arrête après chaque paragraphe dans ma lecture de Les existences moindres car c'est super, l'ébahissement suspend le temps un court instant
éssouflée par la densité de sens poétique, par ce qui est juste; voir puis témoigner : le gestuel du faire voir sans voyeurisme dévoile des existences

gonflée de lumière

et je tente de border ma chute, de retenir maintenir contenir la peine qui me transperce, chaque mort réveille les fantômes, et je prononce tous les prénoms : christian, mickey, wilmos, jordan, camille, tof, caroline, khalid, monique, charlie, philippe
des disparu·es depuis un an et demi, sans doute que d'autres pourraient rejoindre cette liste, je ne connais pas tous les pauvres de ***
je regarde le documentaire Toute la beauté et le sang versé, je lis la brochure Came + capitalisme = génocide et je pleure en explorant les luttes des années passées, et c'est toujours la même misère la même galère le même silence
silence = mort
je reprendrai les mots d'act-up pour ma prochaine pancarte
squat = autodéfense populaire

Ven 21 avril 00:27

https://www.tumblr.com/pauline-lewis/714214076776153089/basically-im-a-happy-person

2023-05.md

1er mai, 20:50

il fait trop sombre pour prendre en photo ce que je suis en train de lire; à propos du réseau-alternative à la psychiatrie
wahou.

Ven. 5 mai 23:26

mon être s'effrite
je me sens décollée de l'existence
est-ce que l'écriture me rattrape ?
il y aura les silences invisibles de ce qui ne s'écrit pas ou s'efface - ne s'adresse pas.
est-ce que je m'en souviendrai ?
quelle est cette forme ou masse qui gronde et résonne sous ma peau à travers
c'est la répercussion
les personnes d'halt and catch fire me manquent, je préfère accorder mon amour à des figures absentes car cela préserve
je n'ai pas besoin de retour
il y a des combats de pensées qui ne trouvent pas d'issues et pourquoi tous ces noeuds, que se cache-t-il derrière : l'impossibilité et le doute.
l'impossibilité de tous ces deuils et le doute de la véracité de la proposition précédente
je veux me fondre dans la lumière jaune

Sam. 6 mai 14:34

je viens de lire Grammaire pour cesser d'exister et je vais faire une sieste pour que l'écho s'imprègne

> L'effort immesurable que je dois faire, chaque jour, pour ne pas détromper les gens de leur croyance que je suis, continûment, là où je suis, m'exténue et me mets en nage. Je voudrais inventer le moyen d'en faire l'économie mais pour cela il faudrait être moins fatiguée, et c'est précisément ce qu'il y a de terrible avec cette dépense : je la fais, et elle est énorme, mais sans vraiment y penser, simplement parce que, quand on me parle, je réponds.

Lundi 8 mai 22:40

Je ne veux plus rien organiser, même un goûter d'anniversaire avec des aléas météorologiques ça m'exténue oh no.

Tous ces gens que je peux décevoir ; et ces attentions

(je suis obligée de fermer la fenêtre pour ne pas être atteinte de la rumeur de la ville)

Mercredi 10 mai 20:18

je lis croire aux fauves et ça me bouleverse un peu

> y a-t-il une limite à la parole performative ?

c'est un cadeau de St. [photo], pour girl-moss, et les résonnances

pourquoi les larmes face au trépas de l'idée de l'être entier, enfin quel est ce gouffre de la non-identité, pourquoi ça résiste
c'est là où je suis proche des ombres
un selfie à la lumière crépusculaire versus le visage volé de l'anonymat, de ce qui se rencontre sans corps.

sinon, j'ai lu un article intéressant sur le communisme et les toxicos, ce matin j'ai préparé un dossier avec les papiers demandés par le service recrutement de l'hôpital, et cet après midi c'était réunion ouverte du *** à la maison, oklm. je ralentis le rythme, des espaces dans mon agenda se libèrent pour le désoeuvrement. en lisant croire aux fauves, j'ai repensé à l'envie de St. que je micro-édite Des échos dans la zone.

Sam. 13 mai 15:57

je viens de lire Chet Baker (déploration) de Zéno Bianu découvert à une soirée poésie avec Rituel d'amplification du monde

je n'ai pas fini
de consoler le monde
je n'ai pas fini de le prolonger

emprunté en début d'après midi à la bibliothèque où je me suis réinscrite ça alors.

cinq heures plus tard, je vais me coucher après avoir fini Beef ; c'était très bien. la toute fin non nécessaire mais qu'importe. ce qui compte c'est vraiment les pair·es.

Ven. 19 mai 20:30

je feuillette Les existences moindres car j'en ai parlé au psychologue cet après midi et que je me disais que je pourrai y trouver un extrait à lire pour la manifestation mardi prochain (sans doute pas), et les traces que j'y ai laissé me rassure.

je me suis réveillée avec une migraine, bloquée face aux taches que je m'étais donnée à faire : tant pis.

ce n'était pas évident chez le psy, difficile d'exprimer ce qui m'a occupé psychiquement ces dernières semaines, ce doute existentiel : comment le rendre intelligible. « vous dîtes beaucoup de choses », est-ce que je l'ai saoulé de paroles éparses ? à un moment j'ai ressenti comme une pesanteur dans la pièce puis, à propos de toutes mes lectures dont je ne sais que faire « vous êtes en recherche ». comment me mettre plus à l'oeuvre de cette recherche ? quel cadre puis-je m'octroyer ? sous quelle forme explorer toutes ces thématiques ? une résidence d'écriture. je dis beaucoup de choses et j'en ai encore plein à dire.

(pourquoi en particulier à cette adresse ?)

je re-regarde neptune frost avec un pétard, q. n'a pas tenu jusqu'au bout. je déborde des dénouements de pensées et j'ai peur que ça s'évapore alors je veux tout noter: le Mur invisible

me à mon psy: il faut que je limite mes interactions
also me 1 hour later: prends des rdvs avec trois nouvelles personnes

Dire au psy: les signes qui ne doivent pas devenir des évidences, comme le Mur invisible - mais leur envol est si beau.
La question du diag dans laquelle je me suis perdue : une recherche de diag pour un possible traitement médicamenteux ? pourquoi j'oublie cet aspect dans les méandres de mes questionnements et rebellions.
La psychanalyse de l'université me dit psychose maniaco-dépressive, la neuroatypie me dit autisme, la psychiatrie dsmesque me dit bipolarité parfois schizophrénie ailleurs ça parle de la folie et tout se mélange dans le psychotrauma du capitalisme.

Dim. 21 mai 00:24

pleureuse contemporaine

cet après midi une conférence "danse macabre" dans un jardin vivant, cinq spectateurs et deux sur scène : sur la sécurité sociale de la mort. super intéressant et important
je veux être fonctionnaire du deuil
et ce soir, q. se fait hacker son compte discord et c'est un mélange de plein de choses et le passage qu'il m'a fait écouter plus tôt des trillbillies "i'll smoke more weed after the revolution" alors je prends un pétard, une petite bière et un anxyo.
face au deuil je me défonce car la défonce ralentit le temps et ouvre l'espace ; temps et espace si comprimés dans la réalité capitaliste. alors oui, un congé deuil et non pas un arrêt maladie pour dépression (avec médicament) (pour appuyer le pouvoir des médecins)

Ven. 26 mai 22:22

je dévore le livre Les Orageuses, récupéré des mains de Fe. chez Sa. hier soir; on a fait un atelier stickers sur son balcon, c'était doux.

5/31/2023 8:36 PM

sur le pc, directement dans le code html, tant pis pour Nextcloud.
demain matin je vais signer mon contrat et commencer le travail, oh no.
en attendant, je commence la lecture de WATER BODIES - COMPOST n°3

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> Short for commons post, we’re a magazine publishing text and multimedia works that explore the web as a digital commons. COMPOST is a project to manifest a small corner of the web that invites creative expression built with care and mutual support. Our process aims to metabolize and renew our relationships with the web, by publishing works that are approachable, intimate, and grounded in research and lived experience. Our work is grounded in a curiosity about the interrelatedness of the digital, technological, earthly, and human.
Foreword

2023-06.md

Jeu. 1 juin 14:47

Au travail lol, je lis la revue parades n°3, p. 176

> dans l'hospitalité, il s'agit non seulement d'accueillir un monde, mais aussi d'avoir un monde pour l'accueillir.
(d'après Illich et aussi Nicolas Oblin)
> fabricant·e de l'égalité radicale

Ven. 2 juin 15:20

dans un bureau du h* avec une horloge au tic tac trop bruyant, je poursuis Parades, p. 195

> une cartographie des lieux ressources selon les différents niveaux d'existence.

7 jours plus tard !

après trois jours de stage à la B*, c'était super globalement, avec des états émotionnels très variés et peu d'espace à l'écriture semble-t-il : j'ai tellement de choses à dire, et tellement de choses encore à faire, explorer.
des conscientisations aussi avec l'entrée en poste à l'hôpital public, au pôle psychiatrie et sur ce qui se passe depuis six mois ou plus dans le chaos qu'est ma vie
Un stage sur les prises de décisions collectives alors que je ne sais rien décider pour moi-même.
Les pleurs ou l'évanouissement par la drogue pour disparaître ; le corps seulement tendu, pas apte au contact, et les bruits de fond qui prennent toute l'ampleur du vide.

Sam. 17 juin 19:54

dans la rue
> cette femme ça se voit elle a bon coeur

place franklin j'attends V. pour aller à G* pour le voyage sonore de St. hier on a fait une forme avec elle et L. à la scène ouverte du c*, j'y ai lu Elie Hincky et Zéno Bianu, c'était chouette

du stress appréhensif rode partout, et personne n'a de réponse à mon conundrum. les aléas de la législation du chômage n'aide pas.

23:42
dans le jardin de FK, il y a un feu de bois, j'ai récupéré Barge pendant que ça discute pratiques militantes vécues et perspectives pour ce qui est à venir
ce livre, Night in the wood auquel je pense et
une bague avec une pierre noire
les formes des luttes, occuper des jardins : ça existe
le soin à la belle étoile ; ça communique et circule, de la sauge et un caillou de la gravière pour un ricochet.

2023-07.md

Mer. 5 juil. 15:43

je commence Viendra le temps du feu, depuis quelques jours je pense au silence de mon écriture alors que je prévois de parler de mes bricoles journal zine et html au psychologue à la prochaine séance
garder trace, car la mémoire flanche. recueillir la dispersion (aller chercher par exemple les notes des livres lus sur bookwyrm)(j'ai lu Quand tu écouteras cette chanson qui m'a beaucoup ému par exemple)

7/6/2023 11:27PM

qu'est-ce qui fait que parfois je n'écris pas ?
demain je vais chez le psy, j'ai hâte, j'ai envie de lui parler de mon site internet, de ce qui fait oeuvre : des bricoles multéiformes imbriquées, des strates de mon être éclaté reliés sporadiquement.
cet après-midi à l'ombre d'un arbre dans la cour de l'edelweiss à côté du cimetière central (là où j'ai lu Des échos dans la zone à St. après être allée rendre visite aux fantômes), on s'est retrouvé pour discuter de notre proposition artistique : Trois adelphes qui s'écoutent et qui s'accordent dans l'imprévu. Singulièrement des ondes, des chants et des mots, murmures et cris. En corps, occupons des jardins.
quand j'imagine parler à mon psy de mes sites internet, je lui demande s'il sait ce que c'est, qu'un site internet, car je veux lui parler du rangement des dossiers / fichiers, de la nommination des objets qui le constituent, de l'archivage ; et quand je pense à mon site internet, j'ai envie de l'imprimer et d'en faire des zines ; et quand j'imagine parler à mon psy de ma présence - existence sur le web, je lui conseille la série Halt & Catch Fire et ça me donne envie de la re-re-regarder *big gulp of life* et je pourrai après lui parler plus précisément de moi à travers les personnages de la série ; est-ce que le travail analytique est un travail d'édition ?
en ce moment les mots résonnent dans la multiplicité de leur sens et ça m'ébahit - prise par le langage.
parfois j'hésite à envoyer un message à mon ex lacanien pour savoir s'il pense que je suis psychotique selon sa grille.

Ven. 7 juil. 15:58

j'ai envie de poursuivre ma lecture de Viendra le temps du feu mais ma concentration est nulle.
pas tout à fait prête pour une sieste car les pensées fourmillent (je sors de chez le psychologue, je lui parlé comme convenu des bricoles html, des zines, de mon existence sur le web ; j'ai oublié de lui conseiller Halt & catch fire)

microzine du 13 au 15 juillet

Ven. 21 juillet 11:25

je lis De ça je me console ça apaise mon angoisse du matin ; à ajouter dans le silence des notules le petit zine écrit à m* lors du camp de syndicalistes révolutionnaires.

je ne comprends rien à pourquoi les choses m'affectent tant, hier matin chez le psy des pleurs pour les morts encore. l'autre nuit dans mon rêve des retrouvailles avec n~ et d'autres où on se prenait dans les bras.

> alors je m'ouvre grande, et plus je m'ouvre, plus ce que j'avale me creuse, au point que d'ouverte, je deviens vide.

Jeu. 27 juil. 05:22

j'ai fait un rêve de maraude, je me suis réveillée avec des douleurs de corps disloqué + j'ai trop mangé trop bu hier au dîner chez st. (? des petits verres de crémant et de vin rouge mmh), on dirait les douleurs de la patiente qui disait que c'était détruit à l'intérieur d'elle et qu'elle était déjà morte, ou bien est-ce autre chose mais j'ai pris une douche chaude et j'ai peur de retourner dormir, de ne pas réussir à retrouver le sommeil et de n'avoir alors que cette sensation du corps souffrant

2023-08.md

Mer. 2 août 10;12

Je suis au travail, en temps FIR formation information repos dans mon lit ce matin. Je continue De ça je me console, elle cite sans le nommer une phrase d'Artaud que j'ai lu à voix haute l'autre fois à S&L
je comptais justement le relire au bureau cet après midi
ça alors.

« Se retrouver dans un état d'extrême secousse, éclaircie d'irréalité, avec dans un coin de soi-même des morceaux du monde réel. »

Dans les petits signes: les modules de rangement au Planning

8/3/2023 5:05

Je viens de commencer (warning: effet chromatique) une feuille drag.

je remonte les bafouilles sur piaille et le 7 juillet dernier, des traces:

j'ai envie de me lancer dans un nouveau projet un peu gros, une reprise d'archives -- celles de 2018 sans doute
& je vais ranger mes zines correctement, évaluer le prix de leurs impressions et ouvrir ma plateforme de trocs

comment enclencher la suite

la création d'un dossier et un début de récoltes pour le premier a eu lieu je ne sais déjà plus ce qu'il y a dedans ce qu'il reste à explorer

la création d'un dossier zines à imprimer et un document récapitulatif se balade quelques part, maintenant il faudrait faire un devis à l'impremerie

il y aussi toujours la transformation de Des échos dans la zone en format zine (d'ici mercredi prochain ?!)

les notules de juin et juillet à mettre en html

j'ai envie d'éclaircir girl-moss.neocities.org
indiquer des chemins

on a discuté cet après-midi avec q. du travail, on a parlé du mien, d'à quel point il me fatigue selon des strates spécifiques: le faire-semblant auprès des collègues et dans presque toutes les interactions avec du personnel de l'institution compte beaucoup. q. me donne ses observations de comment j'ai crashé en début de semaine, toute éteinte et tendue - je lui explique ce que je vis là-bas en silence, abasourdie et craintive d'être perçue. j'ai raconté et il m'a conseillé d'écrire.

8/4/2023 1:03PM

je range. je relis. je suis affectée.

8/11/2023 10:59 AM

sur l'ordinateur dans le .html, des traces hors next-cloud pour perdre les archivistes.
la weed aide, comme toujours. ça ouvre et repose ; ça lie. ces dernières semaines dans les méandres de ma spirale dépressive (de la colère bouillie à des effondrements mutiques où je boucle sur le fait de n'arriver à rien, d'être fatiguée sans raisons valables (puisque les autres, eux, y arrivent)(à quoi ?)),
j'ai pressenti un reste dans l'explication que je me donne, sur les deuils des personnes de la zone que je n'arrive pas à surmonter entièrement. hier après-midi, j'ai ré-écouté ma parole chez le vieux psychiatre silencieux du matin, et ça a résonné ; les échos lents.
à propos de cet instant court quand j'ai croisé un mardi après-midi en rentrant du travail [décrire cet journée] samir et michal, affairés dans une discussion dans le focus de l'ivresse, et qu'ils ne m'ont pas vu.
j'ai pris une bière avec trois anciennes collègues, celles avec qui je bossais le mieux. le poste que j'occupais est toujours vacant. je leur manque. une partie du boulot me manque. les rencontres, les personnes dont elles parlent et qui poursuivent leurs chemins avec elles, sans moi, alors que j'étais là pour tendre la première main.
j'envisage dans un imaginaire reprendre ce poste ; quand je cherche une porte de sortie annexe à mon poste actuel qui m'abîme tout autrement par exemple. je m'imagine énumérer mes conditions au directeur pour revenir. on m'a rapporté qu'il a dit en réunion à propos de mon départ "on a perdu quelqu'un"
j'entends ma parole chez le vieux psychiatre silencieux et fermé, mon regard absorbé par la lumière sur la courbure du pied de son bureau, j'avais une place.
et je divague sur les régimes d'existence, je croise sur mes scrolls infinis des choses sur l'apparaître, j'introspecte - q. me dit que lui aussi se questionne sur le degré nécessaire ou pathologique de l'introspection, il en arrive au fait que c'est une défense, utile jusqu'à sa transformation en symptôme, là où ça déborde.
je suis triste, je suis lente ; il y a des indices sous mes yeux, évidents, et pourtant l'élaboration se perd ailleurs. hier soir, pour conclure la sortie du brouillard évasif, des épisodes de la série The Great sur le deuil. c'est une belle série, et Dandelion a écrit un fil twitwi dessus, trop contente de ce feat. bien sûr, elizabeth m'émeut d'une manière particulière.
j'ai terminé le zine Le goût du lichen et j'ai déjà donné cinq exemplaire, dont trois à mes anciennes collègues.
je suis triste car j'aurai aimé pouvoir continuer, j'aurai aimé être en capacité de. je me sens moindre quand des personnes me disent "il suffit de: partir en vacances, même sans rien organiser, prendre de l'énergie dans des activités socialisantes, d'avoir un diplôme", ça leur est si naturel et facile et moi, je n'y arrive pas.
j'avais une place, il y avait du sens et je dois y renoncer car je suis faible. et c'est un autre deuil caché qui se dévoile.
statut-rôle-fonction (j'ai écrit un poème dans ma tête là dessus avant de m'endormir cette nuit)

9/12/2023 11:00 AM

ce matin je lis un zine, Pride and Rage, sur le déni du covid et la queerness, c'est très bien et il y a de la poésie.
sk. et q. regardent le football féminin en mangeant des céréales en attendant les prochains matchs du championnat de rocket league (foot-voiture).
je commence les memoirs de margaret killjoy

I’m a creature of nostalgia, built out of impressions of memories

2023-09.md

Lun. 4 sept. 19:30

Beaucoup à déplier, how to et les existences illusoires, from et les folies accueillies, j'ai aussi relu croire aux fauves après des balades dans de belles forêts
un regain
et je pense: que se passe-t-il si je n'écris plus ? (faire un toot appel d'aide résidence de recherche création)

Aujourd'hui au travail, un cimetière.

une porte de sortie à construire: embauche école de travail social/ess recherche action ancienne asso psychologue santé communautaire.
publication la rumeur.

Margaret Killjoy guide un peu mes pensées

Jeu. 14 sept.

je suis à la bibliothèque, j'ai oublié mes clés et q. ne se réveille pas aux milles sonneries, il a pris double dose de tertian hier soir, j'avais juste envie de rentrer pleurer chez moi, je choisis une grosse bd et vais dans le coin poésie, je croise un livre de michèle finck, le nom fait écho à la librairie de montreuil, j'ouvre je lis les premières lignes et je respire, je m'asseois et mon regard se pose dans les rayons sur Dérives de Kate Zambreno, alors j'écris.

la librairie à montreuil c'est michèle firk.

je suis là à contenir la folie comme les autres ; le psychiatre ne comprend rien et m'agace. L'ajouter à la liste des arrêts.

9/14/2023

Je lis un entretien avec seàn, a roam tinkerer dont j'avais aimé explorer les chemins lors de ma découverte du small-web. Je poursuis le dépot des onglets enregitrés dans un link dump, comme pour préparer tranquillement l'arrêt qui vient.

1 Le Tiers paysage est sans échelle.

2 Il couvre l’ensemble des écosystèmes capables d’assurer le maintien d’une diversité.

3 Une forêt constitue un écosystème
Un lichen constitue un écosystème
Un rivage…
Une écorce…
Une montagne…
Un rocher…
Un nuage…

4 Les instruments d’appréciation du Tiers paysage vont du satellite au microscope.

5 L’analyse des informations obtenues à partir des satellites donne, en particulier, l’activité de biomasse pour une région donnée, expression d’une multitude imbriquée d’écosystèmes.

6 L’analyse à partir des microscopes donne, en particulier, l’énoncé des êtres les plus simples vivant au sein d’un écosystème.

7 Tous les instruments intermédiaires permettent l’inventaire des habitats, puis des habitants.

je pense à: réunir les notules dans un même document, sans les entrecouper par années, mois ; car parfois je cherche des extraits et ce serait bienvenu, un windows+f sur la globalité.

Ven. 15 sept. 16:01

impossible de se concentrer sur la lecture après une séance chez le psychologue, dommage. On conclue les tergiversations sur la séquence de ces derniers mois et le flou de ma place à tous les endroits où je m'inscris, cette complexité que j'absorbe en permanence, et que le soin a besoin d'un dispositif pour parvenir. J'oublie de dire: je suis naïve, c'est ce qui me coûte peut-être dans le relationnel tumultueux avec les personnes pétées que je côtoie – naïve c'est-à-dire je n'ai pas de méfiance – pas tout à fait encore, je crois tout ce qu'on me dit, je n'accède pas à un recul critique dans l'immédiat, je gobe la nouveauté de l'être, la découverte sincère d'un autre, je veux tout connaître, la curiosité sans fin jusqu'à la rupture – Est-ce qu'il y a une solution pour tempérer, où trouver le rythme de la demi-mesure.

9/15/2023 8:22 PM

après la métaphore de la ville hier, une autre cartographie pour lier ses coins d'internet. c'est mignon.

dans mon plan, il y a des croisements: je regarde le site de cartographie de la folie du club de bridge (poitiers) que je trouve charmant, je cherche qui l'a conçu, j'atteris sur le site de l'esad pyrénées sur lequel je me baladais de nouveau hier (coucou julien bidoret)

9/16/2023 12:09 AM

j'ouvre un lien enregistré sur remue.net, je saute vers un autre sur le site car il est écrit artaud et dans la barre à côté, lire aussi un entretien avec Michèle Finck La dimension sotériologique de la parole (mais ce que ça raconte me gène)

je n'arrive pas à savoir si les paroles du psychologue sont de l'ordre de son idéologie ou bien d'une tentative de protection

je traverse partout car je suis poète

récup from 98.ccs

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9/17/2023 3:06 PM

je continue à ranger - supprimer, j'écoute lola lafon parler de son écriture et je n'ai aucune idée pourquoi il y a un article d'un joueur de basketball enregistré, mais il résonne
des échos partout
un rétrécissement de ce monde infini où la répétitions des initiatives donne le vertige
j'ai passé du temps à lire dans le lit des articles du blog pourquoi pas autrement, se sentir affiliée à.

j'écoute une émission avec Olivia Tapiero, je retiens le Weathering, l'érosion de l'injustice permanente.

9/22/2023 3:19 PM

slowmoving-storm is one of my name

Naming the darkness is an attempt to know it— maybe that is why we look at a swirling, unfathomable monster made of weather and inanely call it “Charley”.
“People have a lot of words for it,” Daley-Ward explains of the terrible. Emily Dickinson wrote that she felt a funeral in her brain. Psychiatrists would write “mood episodes” or “dysregulation” or “panic attacks” in my records.
I called them storms, because that’s what they felt like. My brain had no meteorologist, so I was never ready
The word for world is spiral

Curation as Poetry
One definition of poetry might be the circling of an idea that resists explicit description.
river-notes

2023-10.md

Mer. 4 oct. 22:52

je viens de lire la dernière missive de margaret killjoy, extrait d'un zine en cours sur des écrits pendant qu'elle vivait dans une cabane dans les bois, off grid, des épiphanies ésotériques
l'autre jour je cherchais sultana zana et son umwelt, èl s'appelle Moss maintenant. Avec l'umwelt j'ai atteri sur la pagé wikipédia de la sémiotique et je me suis arrêtée.
Je m'arrête à pleins d'endroits et cela est frustrant. Je me retiens face à la grandeur vertigineuse du monde ; j'ai des souhaits d'écriture, les notules, les morts, un manifeste contre l'identité.
Je commence à faire du yoga et je me sens disloquée dans mon corps (ou bien est-ce mon corps qui est disloquée à l'extérieur de moi)

10/6/2023 9:27 PM

j'ai mis sur les enceintes Ephemera: Songs from the Zero pour prendre le temps de l i r e l'anthologie des captures en creux ; je viens de prendre les impressions de l'autre jour (ça paraît il y a si longtemps, la lenteur me surprend toujours) pour arranger un nouveau prototype. et les citations de la première page me perçent l'être.

actualités contextuelles: il y a de nouveau de la weed à l'appartement. ce n'était pas spécialement mon souhait mais c'est ainsi. j'ai fumé trois taffes sur un joint de l'ours et j'ai entamé un joint tout à l'heure, juste avant de commencer mes bricolages zinesques. on va voir si j'arrive à ne pas trop fumer.

adresse rassurante: il y a peut-être une chose que je n'avais pas perçue : la transition difficile du psychologue en tant que superviseur à celui d'analyste, c'est-à-dire de: comment réussir à parler de moi sans le travail, il y a une pré-connaissance mais qui était jusque là associée à un statut narcissique positif globalement ; sans ça, et avec la conscientisation de cette perte (le deuil de ce métier remarqué à la fin du mois d'août), je me sens misérable quand je suis en séance et ça commence à être désagréable.

je lis la citation de l'anthologie de l'article sur kr0, miaou

There 's a strong sense in Un Pueblo de Nada that everything is bound together with duct tape, spit, and hope, and that's it's all hanging by a thread. There's an acceptance of, but not surrender to, the idea that at some point the power may go out and not come back on, the rain may destroy the roof, the creditors and banks and landlords may devour you, and all of these machines and places may go quiter forever. And geez, isn't that how it's felt for more years than you could count ?

un jour il me faudra lire Castoriadis Cornelius et faire un jdr bâtir aussi

10/7/2023 2:06 PM

les prévisions (correspondance à lou): je sais pas trop encore pour aujourd'hui, j'aurai sans doute aimé aller tester le vélo le long du canal mais je n'aime pas sortir le samedi, y'a trop de monde partout
(en plus j'habite en plein centre donc pas possible d'éviter tous les gens qui font les magasins)
je n'ai pas bcp dormi, levé tôt, j'ai eu un focus création finition d'une sorte de zine (qui avait commencé hier soir) du coup j'étais fatiguée dès 11h, je me suis motivée à faire un repas mais après je n'avais plus faim, j'ai tenté une sieste, willow est venu c'était doux, mais j'avais faim du coup je me suis relevée pour me faire un sandwich (j'avais pas envie de manger ce que j'ai prépare, zut)
et là j'hésite à retourner tenter une sieste mais j'ai peur de pas réussir à dormir et que ça rumine, du coup j'écoute de la musique [Frustraition - So Cold Streams] en attendant de voir ce qui vient
et demain! normalement je vois une pote pour qu'on travaille sur notre groupe de santé communautaire

at piaille
si je me décide à aller au petit festival de micro-édition arty ce week-end, je n'achèterai des trucs qu'aux artistes qui ont un site internet cool et pas juste une page insta-gram 🎩

2023-11.md

Mercredi premier novembre

après le yoga matinal, petite forme. je sens les pleurs pas loin ; déjà je me demandais où était passé les larmes ces derniers temps et lundi en glissant-tombant aïe le genou j'ai senti que j'aurai pu me faufiler là pour tout pleurer, hier avec le vélo de nouveau cassé de même

Vendredi 3 11:29AM

voilà je me suis réveillée en pleurant
le monde est trop grand etc. j'essaie d'apercevoir où je pourrai me frayer un chemin, une destinée et rien ne va.

16:39 je lis pour ne pas penser mais les pensées parfois s'incrustent, ce sont des ruminations nombrilistes, j'en ai marre d'être en constant check up de moi-même, est-ce que ça sert à ça un travail, à être prise par d'autres pensées comme quand je m'oubliais dans le soucis des autres, ça tourne encore même quand j'écris "et pourquoi je suis ainsi, j'arrive à rien, je suis une mauvaise personne, qu'est-ce que je dois faire" ça tourne ça tourne j'ai envie de crier que ça cesse puis "de quoi tu te plains, tu es blanche plutôt en bonne santé physique etc" il y a toujours une comparaison aux autres, à comment èls font, pourquoi personne ne parle de cette impossibilité à vivre, comme si tout était normal évident, je repense à la théorie sur la posture phobique, à quoi ça sert tout ça
comment je fais pour être moins exigeante / intransigeante, comment je trouve une place qui ne me compromet pas sans compromis c'est impossible ça n'existe pas il faut créer mais je n'ai pas la force je suis phobique je reste en suspens dans l'imaginaire de toutes les possibilités
ça me fait très bizarre d'envisager d'écrire un livre et d'en lire et de penser aux personnes qui écrivent, ce qui est bizarre c'est la matérialité d'un texte que j'ai ingéré et la perspective de rencontrer la personne qui l'aurait écrit semble inouïe, je ne sais pas, comment on passe de cette intimité de la lecture et la relation socialisée avec une autrice ? (c'est à cause d'instagram ces réflexions)
ça m'ennuie d'envisager d'écrire un livre alors que je râle sans cesse qu'il y a trop de parutions, qu'il faut que les gens arrêtent de produire du contenu, qu'il y a d'autres choses plus urgentes à faire
ça rumine en continu sur toutes les liaisons potentielles de mon mal-être ridicule, ses origines et contournements, j'en ai marre il suffirait d'aller se promener.

18:35 je me sens très seule à plein d'endroits et à chaque fois je m'éloigne un peu plus ; c'est ça l'extrémisme ? je n'arrive pas à côtoyer longtemps des personnes qui ne partagent pas la même colère, c'est déjà une première barrière, je ne sais pas comment la mettre de côté (la même colère c'est à dire être a minima contre le capitalisme jusque dans les recoins de son eugénisme patent mais sournois), c'est pour ça que les gens joyeux sont louches mais c'est trop dur de ne fréquenter que des gens tristes, un abattement généralisé

j'ai mon cerveau qui flotte,

///

la weed accueille
Section 4 - Arandel (dans mes écouteurs)

j'accueille je veux démêler les pleurs l'incapacité à se lever et à se casser l'incapacité d'énoncer son malaise, captive du pouvoir du psychiatre

il parle, il dit
"l'autre jour au bureau de tabac, quelqu'un a dit "il a fait HEC" d'un air méprisant et ça c'est de l'envie, moi je préfère discuter avec quelqu'un qui a fait HEC qu'avec quelqu'un qui fait cette remarque"
il dénigre
la souffrance politique
il efface
les trajectoires hors-normes

il dit
"votre attirance pour les personnes à la marge, n'est-ce pas un défaut d'inscription ? vouloir que le mot soit la chose, c'est quasi paranoïaque"
j'ai dormi quatre heures,
j'ai mon cerveau qui flotte,
le sénat vote raciste raciste raciste
les bombes continuent de tomber
il n'y a pas d'abri de nuit cet hiver dans la ville
rien ne fait sens, tout est désastre

il dit "cette abomination dont vous parlez, le capitalisme, il a ses défauts mais."
il est vieux, il continue à travailler pour 400 euros par mois en plus de sa retraite plutôt que de se reposer et contempler les fleurs qu'il achète chaque semaine ; ses patientEs lui offrent des fleurs et des objets de papouasie (un regard colonisateur-collectionneur) il repète en rigolant qu'il est le psychiatre le plus pauvre de la région

je suis assise sur la chaise, en silence et en colère, ça gronde et je me tais, je retiens des larmes inconnues
je regarde par la fenêtre
au 14e étage de cette tour
une vue dégagée sur un bout de la ville, ses quartiers et son horizon montagneux je fixe mon regard dans une rue, un camion jaune a ses phares qui clignotent je me tais, j'écoute tout grince en moi je veux partir pourquoi je suis venue pourquoi je reste pourquoi je me tais les phares clignotent toujours il parle des personnes qui en insultent d'autres, ce n'est pas bien l'insulte, ce n'est pas bien la haine

il continue à parler, ma compréhension s'amenuise il se lève, c'est bientôt fini non il s'arrête sans prendre mon chèque, sans me donner la feuille de soins à envoyer à la cpam
il continue à parler, j'ai envie de rentrer chez moi et retourner dormir
ne voit-il pas que je veux partir pourquoi il continue de parler
est-ce qu'il m'emprisonne
est-ce qu'il attend que je réagisse
l'intelligence à côté, c'est ça la paranoïa
il se lève, prend mon chèque qui lui offrira des fleurs, me donne ma feuille de soins pour me faire rembourser par la sécurité sociale
il se dirige vers la porte, met sa main sur la poignée et il n'ouvre pas la porte il continue à parler
j'attends
je regarde ses gestes
je pense à st. qui a été dans une situation similaire il y a des années quand elle avait 16 ans et qu'elle avait ce même psychiatre
j'attends
il ouvre la porte lentement et pas entièrement
je ne peux pas sortir j'attends je ne dis rien je crois il exerce un pouvoir qui m'immobilise entièrement et cet état je le déteste, je suis faible je veux rentrer chez moi je pourrai vocaliser cette envie, l'agir mais j'ai peur et je ne sais pas de quoi

tout me dépasse

il ouvre la porte et je m'enfuis
je rentre à la maison et je pleurs
je pleurs profondément
et en même temps c'est calme car c'est terminé, je suis chez moi
dans les bras de l'ours qui me console
et je dors tout l'après-midi.

je suis contente d'avoir démissionné pour ne pas dépendre de sa signature sur un arrêt maladie,
je me souviens qu'à la fin il a dit de manière encourageante
"ça va, il y a la poésie et les oiseaux chantent"

Valse Tango - Grand Veymont
8:14PM 11/10/2023

Lundi soir, le 23, il est 19:24

et j'ai envie d'aller me coucher. Il fait froid, je dors beaucoup, mon corps est mal (le ventre des menstrues hurle, des maux de crâne tournoient), je m'ennuie sans heurt mais le temps est long, il fait froid. Je n'attends rien. Je fais des petites choses : aller à mediacycles pour louer un box pour mon vélo (stopper la malédiction), cuisiner des courgettes avec un peu de piment (j'aime bien découper des légumes), envoyer un ou deux mails, aller au magasin de bricolages et changer le mitigeur de la baignoire ; puis plus rien.

Je zone. J'ai écrit un brouillon de mail pour me créer une place en recherche-action. Je poursuis sans passion The talos principle 2 et je quitte quand je ne m'amuse plus. J'essaie de lire, je ne suis pas embarquée, je passe à autre chose, je scrolle un peu, je nourris le chat.

J'ouvre un document Portfolio, j'ajoute des choses à faire dans mon agenda, je réponds plus tard aux personnes qui veulent me voir, je découvre la poésie de Camille Hardouin, parfois je pleurs pour des émotions que je ne connais pas.

Le lendemain,

> un grafitti au dos d’un arbre, en pleine forêt. Parfois, c’est ce genre de message qu’il nous importe de donner au monde.
au détour de

nextcloud bug toujours un peu sur le téléphone tant pis

mercredi soir

après un café au chocolat chaud et lait d'avoine avec Claire au Kohi puis Sarra nous a rejoint, c'était chaleureux. je retourne dans mes lectures intellectuelles, je prends des notes que j'éparpille dans deux voire trois carnets différents alors je documente en prenant en photo les pages, je les publie en story sur instagram et plus tard je les mets sur girl-moss et je le dis sur piaille
j'hésite à l'envoyer à d'autres endroits, à des adresses personnelles car je pense à elles quand je note, quand je recopie, quand je lis et quand je m'émerveille
il y a beaucoup de futurs dans ma tête mais aucun sur mon chemin présent. je me relève doucement et le dos craque à d'autres endroits, le genou est toujours un peu bleu de la dernière chute, le ventre est un abîme
mais je suis timide,
il y a le fil de la recherche, le fil de la création et un troisième fil secret.

dans deux jours rdv chez le psychologue (que va-t-il s'y dire c'est toujours la surprise)

11/19/2023

je suis allée à la grande veillée
et je me retrouve seule avec mes morts

pourquoi j'avais noté en description sur skyblog "il est bloqué ce gosse, il a des problèmes" ?
c'est toujours parfois une réalité

j'étais bloquée et je suis seule avec mes morts
je suis un témoin ridicule
sans valeur
inepte
j'observe et je me tais
ça hurle mais je me tais
j'écoute, parfois on dirait que je vois tout, c'est ça être en avance
il y a la mémoire et il y a le temps
je suis seule avec les morts, je valsais avec èls en regardant les oiseaux par la fenêtre
j'incarne des fantômes qui ne m'appartiennent pas
je refuse beaucoup de choses mais je ne dis pas non
je
suis un témoin ridicule
la vie en dehors se déroule sans moi
est-ce qu'un geste peut être immobile ?

j'accompagne ma solitude d'errances
de temps d'attente sur des bancs
de contournements car rien ne commence à l'heure
et je suis en avance
je ralentis le pas qui cherche à se cacher, vite
des insectes minuscules se promènent sur mon pantalon quand je suis dans un parc

il y avait
des revues à prix libre que je n'ai pas acheté
des illustrations que j'aurai pu offrir
des discussions auxquelles je n'ai pas participé
une invitation à inscrire quelque chose sur un immense tissu lors d'une lecture à voix haute de poèmes
et partout je me suis tue

la veille de la grande veillée je suis allée chez le psychologue
un pneu était dégonflé, j'étais un peu en retard avec la pompe à vélo qui dépassait du sac à dos alors je lui ai parlé de la malédiction du vélo, qui se n'était pas arrêtée lors du vol du vélo présumé maudit.
je ne lui ai pas parlé de quand j'avais repensé au vélo de christian et du fait que lui se croyait maudit
je lui ai dit que j'avais grandi dans un environnement silencieux où il ne fallait pas déranger l'ordre établi
une demande déjà dérange

mes morts et leur insignifiance

11/21/2023 2:46PM

je suis happée parfois parce que j'ai écrit, et je me souviens de la règle inventée avec mes carnets lycéens : la relecture du mois précédent lors qu'un nouveau mois débute.

la nature des pensées: celles sous la douche, à vélo, qui s'écrivent et qui résonnent dans des cabinets d'analyse.

je vais bientôt ranger mon bureau, déplacer les piles, en tendresse vers ce bazar ; hier une illustration a glissé jusqu'à moi, je l'ai salué et effacé sa poussière, q. a été témoin de cette interaction avec son regard amoureux de mes gestes étranges

je suis contente, rassurée même, de vivre avec quelqu'un car cela confirme mon existence

/ je ne comprends pas les défauts qu'ammènent l'intellectualité : tenter d'expliquer des problèmes-événements complexes à des personnes qui s'en foutent met à une place renvoyée comme potentiellement hautaine, supérieure, excluante. ce n'est pas mon désir pourtant, et je me sens toujours aussi petite ; on m'a dit qu'il fallait prendre garde à ne pas trop se montrer, je brise ce semi-interdit, je dévoile puis non, j'efface et je disparais (en laissant peut-être une ou deux traces pour les curieuxses explorant)

23/11/2023

il fait froid,, très froid, j'aimerai aller me mettre en pyjama mais j'ai rdv plus tard dans la nuit pour coller.
j'écoute les béruriers noirs pour accompagner la présence des fantômes - avant j'ai repensé à et revu atopos de björk, et voilà pourquoi je n'arrive pas à connecter avec autrui en ce moment, le monstre asocial a une part de désespoir

25/11/2023

samedi après-midi au froid à l'appartement plutôt qu'au froid au soleil en manifestation car je n'ai pu me résoudre à choisir entre un trajet avec les féministes et un trajet contre le génocide en palestine, quelle absurdité hors-sens
alors je continue ma lecture de l'équilibre mental, la folie et la famille et ça m'attriste, ces portraits de femmes sans armes contre la domination patriarcale.

après une interruption ronronnante avec willow, je suis sortie délivrer une pause-clope à q. et dans les escaliers de l'immeuble plusieurs hommes montaient au 3e étage, au dessus de chez nous, dans le airbnb et ensuite dans la rue en bas de l'immeuble, une patrouille militaire pour le marché de noël
toutes ces agressions invisibles,
l'intranquillité

dimanche soir, le 26

je traverse juste.

mardi matin tôt la nuit, petite insomnie

je regarde écoute Chat glacé de Camille Hardouin, un journal de bord poème, c'est très émouvant

2023-12.md

12/1/2023 12:39PM

j'adresse: j'ai "rangé" mon bureau, il reste les tiroirs à déficeller; non je n'adresse pas encore, il y a avait autre chose et cela s'est évaporé jusqu'à la prochaine capture, incertaine

/ ouvrir les notes plutôt que twitter, mon abîme ne souhaite plus autant de résonance
mais que dire
parler des lieux, des espaces, là où on n'habite pas forcément mais où on y vit, c'est une adresse, un horizon avec un potentiel refuge, un grenier secret.
en silence dans les tréfonds des choses se résolvent;
trouver un cadre et une adresse pour élaborer (une relation, une recherche, de l'art)

lundi 4,

le radiateur crépite (ces bruits inquiétants) et willow me récupère, épuisée dans la douceur d'une longue veillée
j'en oublierai presque que castor et sa femme ont débarqué quelques heures samedi soir à l'improviste à cause d'un plan achat de voiture foireux dans la ville d'à côté et à cause du manque de place d'hôtels du fait des marchés de noël alsaciens.

quelle drôle de vie. je repense à to shrink the gap between how i feel and how i exist et parfois on y arrive et c'est calme, juste.
sans statut rôle fonction, il reste l'existence
qu'il faut nourrir
nourrir et apaiser

/

j'avais mis de côté Autoportrait en lecteur l'autre fois en réarrangeant mon bureau, je fais une liste d'ouvrages à aller chercher à la bibliothèque à chaque citation qui me plaît
je lirai pas lévinas mais:

La paresse en tant que recul devant l'acte est une hésitation devant l'existence, une paresse d'exister.

le monde est un poids

mercredi en larmes

tout ça c'est une manière de me reconstituer.

lundi 11,

j'aimerai que le monde soit plus petit, je m'y perds et il y a des échos répétitions partout c'est insensé

jeudi,

une déprime longue

samedi,

je regarde juste debout sur arte concert, des bagarres de danse hip hop et je relis La recherche comme expérience(s)

Ainsi notre lieu pédagogique devient, en lui-même, un site de problématisation à même de questionner (au sens que donne pour moi la recherche-action à ce terme, c'est-à-dire trouver les bonnes manières d'ouvrir-éprouver-travailler une question) structurellement la société.

dimanche matin, réveil en pleurs

je me décompose

2023-12-20

j'ai envie de faire mille choses à la fois: manger, écrire, noter, fumer une clope, boire un café, manger ce bout de pain du larzac de monoprix et cette mozarella industrielle
j'oublie l'origine de ma tristesse d'autocritique chez le psychologue
j'écoute la playlist cortical bypass, as usual
je m'en rappelle après, le fait de ne pas être à la hauteur de ses valeurs - c'est ça le désalignement ? la promotion vers l'extérieur de ses valeurs, leur nourriture déguisée prend tellement déjà d'énergie que les incarner semble si lointain et pourtant, accessible si je n'étais pas cette nullité vide

j'ai papoté par écrit avec sm. à la place des milles choses, je vais manger des gnocchis - un pétard avec sr. après la journée d'atelier de recherche à l'école de travail social et un peu de bière, l'épuisement entier, petite nuit à cause du doomscroll de la loi asile immigration versus l'émerveillement avant encore de paterson revu avec sh, etc.

what a week, it's wednesday

journal de recherche: [...]

jeudi 21, après midi,

canapé avec les livres empruntés à la bibliothèque ce matin, je vais tenter Autrement qu'être de levinas, ah ha !
sh. est venue quelques jours à l'appartement, c'était chouette, ça a fait du bien

netxcloud ne fonctionne pas bien parfois, ça commence à m'agacer un peu, j'ai peur de perdre du texte... les copier-coller sur mobile collent seulement une première ligne même si visiblement tout est affiché, c'est absent dans la matière

//

l'adresse, l'écriture comme parole

je viens de feuilleter le numéro 2 de la revue Contre-jour reçu cette semaine, j'ai effleuré ses très jolies pages et attrapant quelques phrases et images au passage
et déjà je suis émue de ce que cet objet-livre va m'offrir encore.

je regarde carol & the end of the world
épisode 5 sur le nom et la mort, la solitude et la communauté
le nom crié au bord d'une falaise à la fin de l'épisode précédent

2023-12-29 8:34

je lis Le soin est un humanisme de cynthia fleury
j'étais partie en croisade contre le terme "santé mentale" mais si même winnicott l'utilise... (il faudra tout de même vérifier dans la langue originale)
j'aimerai que cynthia fleury trouve un autre mot que "homme" pour utiliser l'humain / l'être, ce n'est pas très épicène
ce voeu d'exceptionnalité humaniste, n'est-ce pas à l'encontre des théories autour du vivant et non-vivant comme perspectives écologiques ?

j'ai des courbatures de la session de yoga d'hier matin

j'aime bien l'élaboration imaginative comme voie vers le soin
elle note qu'elle fait partie de "l'Insitutuion des soins", je n'aime pas cette majuscule à ce mot qui s'est construit contre (la communauté)

j'adresse: qu'il y ait une rencontre, c'est hasardeux
c'était hier je relisais des vieilles itinerrances après avoir papoté de "l'accueil" avec une étudiant en 3e année d'apprentissage éduc spé, ça parlait de disparition
"votre attirance pour la marge, n'est-ce pas un défaut d'inscription ?"
ça parle autrement depuis la place de recherche clinique, je ne regarde plus depuis mon bureau de "cheffe de la maraude", j'ai fait un grand pas de côté, vers la précarité
ce qui serait la vulnérabilité à capaciter de fleury sans doute
là où c'est inconfortable mais je peux encore choisir de ne pas grâce à un filet de sécurité économique et relationnel. ce n'est pas choisir de ne pas, c'est préférer ne pas. j'attends, je souffle, j'observe minutieusement, j'analyse des fenêtres (derrière la vitre)
je pense à ma mère, je lui adresse aussi des choses mais ce n'est pas souvent une adresse rassurante – il y a des adresses à rassurer. je l'observe et l'écoute depuis ma chaise féministe; je vois et j'entends le patriarcat dans ses gestes et ses paroles, ses interactions et ses questions, cela m'attriste un peu. Elle m'a offert un livre de poésie d'Emily Dickinson, Poésie complète en version bilingue. A l'une des premières pages une phrase sur cette relation maternante à double tour

je continue ma lecture du fleury: très intriguée par la "médecine narrative"
lister les livres de la bibliothèque "Santé en commun"

2023-12-30 19:53

il y a en moi un très grand sommeil

23:15 je plonge dans Conquest